À la lumière des tensions internes qui secouent actuellement le parti Les Démocrates, de nombreux observateurs voient poindre un scénario désormais familier : celui d’un Boni Yayi qui préparerait l’opinion publique à un nouveau retrait, comme il l’avait déjà fait en 2019 et 2020.
L’ancien chef de l’État semble suivre un schéma politique bien connu. À chaque fois que la cohésion de son camp est mise à l’épreuve, il s’efface, prenant soin de se dissocier d’un éventuel échec collectif.
Retour en 2019 : un précédent révélateur
En 2019, son intransigeance avait conduit à la crise électorale des 1er et 2 mai. Assigné à résidence après ces événements, il s’était retrouvé en désaccord avec certains responsables de la FCBE, alors contraints de prendre des décisions pragmatiques pour préserver l’existence du parti. À son retour, Boni Yayi avait accepté la reprise du récépissé mais souhaitait, selon plusieurs sources, établir lui-même la liste électorale, sans consensus. Face à la résistance interne et à la volonté des cadres de maintenir un fonctionnement démocratique, il avait finalement choisi de démissionner.
Cette démission s’était accompagnée d’une prise de distance publique : l’ancien président avait alors déclaré ne plus reconnaître la FCBE, allant jusqu’à demander que son nom ne soit pas associé à ce parti. Une attitude qui, selon plusieurs analystes, avait fragilisé l’opposition lors de la présidentielle de 2021, la FCBE n’ayant pas pu réunir les 16 maires requis pour être totalement indépendante du pouvoir.
Les Démocrates : un nouveau cycle identique ?
Après ce départ, Boni Yayi a lancé Les Démocrates avec plusieurs de ses anciens alliés, dont Éric Houndété. Mais là encore, les divisions n’ont pas tardé à apparaître. En 2023, c’est à la suite de tractations politiques et d’une décision controversée de la Cour constitutionnelle que le parti a pu reprendre sa place dans le jeu électoral.
Aujourd’hui, à la veille des élections communales de 2026, les mêmes symptômes semblent réapparaître : désaccords stratégiques, luttes d’influence, décisions contestées. Et, une fois encore, le mot d’ordre du président d’honneur ne semble pas faire l’unanimité.
Le spectre d’une démission récurrente
Face à ces tensions, plusieurs voix estiment que Boni Yayi chercherait à se dégager de toute responsabilité dans une éventuelle contre-performance. Une stratégie déjà observée à plusieurs reprises, et qui alimente l’idée d’un homme qui préfère quitter le navire avant la tempête.
Si cette hypothèse se confirmait, elle marquerait la répétition d’un cycle politique devenu prévisible : un engagement fort, une crise interne, puis un retrait soigneusement orchestré. Reste à savoir si, cette fois, Les Démocrates sauront dépasser l’ombre de leur fondateur pour assurer leur propre destin politique.





