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Présidentielle 2026 / Conseil national des Démocrates : Après l’erreur, Boni Yayi  commet la faute

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Le Conseil national du parti Les Démocrates, censé être un moment fort de cohésion et de clarification stratégique à quelques mois d’une élection présidentielle cruciale, s’enlise dans une cacophonie organisationnelle qui frôle le désastre. Initialement prévu pour ce samedi 11 octobre, l’événement a d’abord été reporté au dimanche 12 octobre, avant d’être à nouveau décalé au lundi 13 octobre. Ce second report, à quelques heures seulement de la nouvelle date prévue, s’apparente moins à un ajustement logistique qu’à un aveu d’impréparation – pire, à une faute politique lourde.

Un parti à la dérive ?

Ce Conseil national devait être l’occasion, pour le parti de l’ancien président Boni Yayi, de désigner enfin le duo qui portera les couleurs des Démocrates à la présidentielle de 2026. Une attente forte chez les militants, les observateurs et même les partenaires du parti, tant la dynamique interne semblait marquée ces dernières semaines par des tiraillements et un manque de cap.

Mais en lieu et place d’un rendez-vous structurant, ce que le pays observe est une désorganisation chronique. Deux reports en moins de 48 heures. Deux coups de canif dans le contrat moral entre le parti et sa base. Deux signaux de plus que la gestion interne du parti est minée par l’improvisation et la concentration du pouvoir entre les mains d’un homme.

Quand Boni Yayi franchit la ligne rouge

Qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas le parti dans son ensemble qui vacille, c’est la gouvernance personnelle de Boni Yayi qui est en cause. Après avoir raté le premier rendez-vous – erreur que certains pouvaient encore attribuer à des raisons logistiques ou à des calculs politiques de dernière minute –, le second report constitue une faute, et celle-ci porte la signature de l’ancien chef de l’État.

Là où l’on attendait une main ferme pour guider le parti dans une transition démocratique exemplaire, on assiste à une personnalisation des décisions, un flou total sur les enjeux et une infantilisation des militants appelés à jouer les figurants dans un théâtre mal préparé. Ce n’est plus une erreur de parcours : c’est une faute politique stratégique.

Le parti mérite mieux

Le parti Les Démocrates, né de l’espoir d’une opposition forte et crédible, ne peut se permettre de vaciller ainsi à la veille de batailles électorales décisives. Il est urgent que la direction revienne à une gestion plus collégiale, plus transparente, et surtout plus respectueuse de ses militants et du calendrier démocratique.

Car au-delà du simple report d’un événement interne, c’est la crédibilité du parti qui est en jeu. Et avec elle, la confiance de toute une frange de la population béninoise qui mise encore sur une alternance crédible en 2026.

À ce rythme, ce ne sont pas les adversaires politiques qui affaibliront Les Démocrates, mais bien les erreurs – et désormais les fautes – de ceux qui prétendent les incarner.

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