Le mystère s’épaissit sur la scène politique béninoise. À mesure que le temps file, le principal parti de l’opposition, Les Démocrates, s’enlise dans une confusion dont il peine à s’extirper. Ce qui devait être un moment de clarté stratégique – la désignation de son duo présidentiel – vire à un feuilleton aux allures d’énigme nationale.
Initialement prévu pour le samedi 11 octobre, le très attendu Conseil national du parti a d’abord été repoussé au dimanche, puis à ce lundi 13 octobre. Mais à ce rythme de tergiversations, il n’est pas exclu qu’un nouveau report surgisse d’on ne sait où, prolongeant encore cette séquence d’incertitude. Et pourtant, l’horloge électorale tourne sans relâche : demain mardi 14 octobre 2025, date butoir pour le dépôt des candidatures à la présidentielle, est à moins de 24 heures.
Alors, la question devient inévitable, presque surnaturelle : et si le député Dakpè Sossou avait dit vrai ?
Une déclaration étrange… et un enchaînement troublant
Quelques jours plus tôt, le député Up le Renouveau Dakpè Sossou, figure politique du Mono, lançait un appel solennel à Boni Yayi :
« Surseoir à la désignation du duo LD , afin que le Mono accède enfin à la présidence de la République. »
Une phrase qui, sur le moment, avait pu sembler folklorique ou simplement régionaliste. Mais aujourd’hui, alors que le parti patine dangereusement, certains se demandent si cette sortie n’était pas plus qu’une revendication : un présage, voire une incantation déguisée.
Car depuis cette intervention, tout semble bloqué. Les réunions s’enchaînent sans aboutir. Les décisions se noient dans des couloirs feutrés. Les reports se succèdent comme si une force invisible neutralisait chaque tentative d’avancée.
Les Démocrates, victimes d’un mauvais sort ?
Derrière l’ironie, une inquiétude réelle s’installe. Et si le parti était frappé d’une malédiction politique ?
Et si, au lieu de débattre sur des noms ou des stratégies, Les Démocrates luttaient en silence contre une paralysie inexplicable, une sorte de brume qui enveloppe leurs décisions et brouille leur boussole ?
Certains cadres du parti, discrètement, évoquent une « tension spirituelle ». D’autres parlent d’ego qui s’affrontent, de calculs personnels qui retardent tout. Mais dans les rues, chez les militants, l’hypothèse du « sort jeté » par Dakpè gagne en popularité. La politique béninoise n’est pas étrangère aux croyances mystiques. Et dans un pays où le visible et l’invisible cohabitent, les mots ont du poids – parfois plus qu’on ne le pense.
Boni Yayi face à l’Histoire… et à l’inexplicable
En tant que président du parti et pasteur de foi, Boni Yayi est aujourd’hui plus que jamais attendu. Peut-être même devra-t-il consacrer ce lundi à un jeûne de clarification spirituelle, car la désignation d’un duo présidentiel n’est plus seulement une manœuvre politique : elle est devenue un acte de délivrance.
Le temps presse. Le parti joue gros. À quelques heures de la date limite, Les Démocrates n’ont toujours aucun visage à présenter à la Nation. Pendant ce temps, la mouvance présidentielle affûte ses armes, en ordre de bataille, prête à foncer vers 2026.
Un échec stratégique… ou une leçon cosmique ?
Derrière cette cacophonie, c’est la crédibilité du parti qui vacille. À quoi sert d’être le principal opposant si, à l’approche du combat décisif, on perd la maîtrise de l’agenda ? Si ce lundi ne produit aucun miracle, ce ne sera plus un raté tactique. Ce sera une débâcle.
Alors, sort ou pas sort ? Mauvais karma ou désordre interne ? La vérité se niche peut-être quelque part entre les deux. Mais une chose est sûre : si Les Démocrates ne se réveillent pas immédiatement, ils risquent de ne jamais se remettre de ce « lundi noir ».
2026 ne pardonnera pas. Et le peuple non plus.