Une nouvelle page judiciaire s’ouvre dans l’affaire qui continue de susciter l’attention de l’opinion publique béninoise. Le Tribunal de première instance de Cotonou s’apprête à relancer le lundi 25 août prochain, le procès relatif à la mystérieuse disparition de Pierre Urbain Dangnivo, haut fonctionnaire béninois porté disparu depuis 2010. Cette reprise marque un tournant dans un dossier longtemps resté enlisé dans les méandres judiciaires.
Parmi les accusés attendus à la barre figurent Marcel Alofa et Bonaventure Amoussou, deux figures centrales dans cette affaire. Incarcérés depuis plusieurs années, ils sont poursuivis pour enlèvement, séquestration et complicité d’assassinat dans le cadre de la disparition non élucidée de Dangnivo. Leur audition est prévue dans les prochains jours, selon des sources proches du dossier.
Un procès au long cours
L’affaire Dangnivo est l’une des plus énigmatiques et sensibles de la justice béninoise. Le fonctionnaire du ministère des Finances avait disparu sans laisser de traces en août 2010, dans des circonstances restées floues. Des pistes politiques, économiques et personnelles avaient été évoquées sans qu’aucune ne soit clairement confirmée.
Plusieurs procès ont été ouverts puis suspendus, entre reports successifs, appels et lacunes dans l’instruction. La justice béninoise entend désormais donner un nouvel élan à cette affaire, sous la pression constante de l’opinion publique et des organisations de défense des droits humains, qui réclament vérité et justice.
Un climat judiciaire sous tension
La reprise du procès intervient dans un climat où la crédibilité de l’appareil judiciaire est scrutée de près. De nombreux observateurs estiment que la gestion de ce dossier pourrait être un révélateur de l’indépendance de la justice au Bénin. Le retour d’Alofa et d’Amoussou à la barre est perçu comme une tentative de raviver l’instruction et, peut-être, d’éclairer enfin les zones d’ombre qui entourent cette affaire.
Reste à savoir si les audiences permettront de lever le voile sur la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, dont la famille et les proches continuent d’attendre, quinze ans après, des réponses concrètes.