Affaire tentative de coup d’Etat et d’atteinte à la sûreté de l’Etat: Le président Patrice Talon révèle comment il a été informé du complot
Un entretien exclusif du président Patrice Talon accordé à nos confrères du Magazine Jeune Afrique revient sur le dossier relatif à la tentative de coup d’Etat et d’atteinte à la sûreté de l’État. Le président Patrice Talon répond aux préoccupations de nos confrères qui ont voulu savoir quand et comment il a été informé du complot.
Jeune Afrique : 𝗤𝘂𝗮𝗻𝗱 𝗲𝘁 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗹𝗲 𝗰𝗼𝗹𝗼𝗻𝗲𝗹 𝗧𝗲́𝘃𝗼𝗲́𝗱𝗷𝗿𝗲̀ 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗮-𝘁-𝗶𝗹 𝗶𝗻𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲́ 𝗱𝗲 𝗹’𝗲𝘅𝗶𝘀𝘁𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱’𝘂𝗻 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗹𝗼𝘁?
« A la mi-août 2024, au retour de mes vacances. Il a demandé à me voir. Je l’ai reçu. «Monsieur le président, m’a-t-il dit, il y a quelque chose de grave dont je dois vous parler et qu’il vous sera pénible d’entendre. J’ai été contacté par l’ex-ministre Oswald Homeky afin de perpétrer un coup d’Etat contre vous, pour le compte de M. Olivier Boko. » Il a continué en me donnant les détails de leur rencontre. J’étais abasourdi, et ma première réactiona été de lui dire de couper tout
contact avec ces gens. «Je ne peux pas, m’a répondu le colonel, ce putsch, ils vont le tenter par d’autres moyens. Ils sont déterminés. Ce n’est pas une affaire familiale, c’est une affaire d’État. »
Je suis sorti quelques minutes pour me rafraîchir le visage, jai réfléchi, puis je lui ai dit : «Colonel, faites ce que vous commande votre devoir. »> Quelques jours plus tard, il est revenu me voir, après une nouvelle rencontre avec les comploteurs. Ces derniers s’étaient dit disposés à lui remettre une forte somme d’argent – 1,5 milliard de FCFA -pour l’aider à convaincre ses subordonnés de la Garde républicaine de le suivre dans cette aventure. Cest là que je me suis réellement rendu compte que cette histoire était sérieuse.
J’ai ma part de responsabilité, bien sûr. Sans m’en rendre compte, jai créé un monstre qui, telle une araignée, avait méthodiquement tissé sa
toile dans tous les milieux de la vie publique : politiciens, magistrats, services de sécurité, hommes d’affaires. Comme, avant chaque
nomination, il était chargé de me présenter le CV des candidats, il s’en attribuait le mérite auprès des intéressés. Il s’était entouré d’une cour
de flatteurs qui l’encourageait dans son ambition. Et cest cela qui l’a perdu….. »