Blocage du vote de la loi sur le statut des conseils juridiques : Me Claude José OLORY accuse les  avocats


Me Claude José OLORY, Conseil juridique et Vice-président de l’Union Nationale des Conseils Juridiques du Bénin (UNCJB), monte au créneau pour réclamer le vote d’une proposition de loi relative au statut des conseils juridiques, déposée depuis 2014 à l’Assemblée nationale. Il accuse le barreau de bloquer son adoption et lance un appel solennel au président de la République, Patrice Talon.

Dans une récente interview, Me Claude José OLORY dénonce l’inertie parlementaire autour d’une proposition de loi qui vise à encadrer et reconnaître officiellement la profession de conseil juridique au Bénin. Selon lui, cette situation serait due à une opposition systématique de certains avocats :

« Les avocats ne veulent pas que la loi concernant notre corporation soit votée au Parlement », affirme-t-il sans détour.

Une profession née d’un contexte de crise

La profession de conseil juridique au Bénin trouve son origine dans le contexte difficile des années 1980. En 1986, à la suite du gel des recrutements dans la fonction publique, de nombreux diplômés en droit, notamment ceux titulaires d’une maîtrise, se retrouvent sans débouché professionnel. À l’instar des jeunes médecins autorisés à ouvrir des cabinets privés, plusieurs juristes en fin de cycle universitaire décident, après des stages auprès de cabinets d’avocats, de s’installer à leur propre compte.

C’est ainsi que naissent les premiers cabinets de conseils juridiques, dès 1993, répartis progressivement sur l’ensemble du territoire béninois.

Une profession légitime, mais sans reconnaissance juridique nationale

Les conseils juridiques sont des professionnels du droit, détenteurs de diplômes universitaires (licence, maîtrise, doctorat), et reconnus sur le plan régional, notamment par le traité OHADA à travers l’Acte Uniforme sur le droit commercial général, en son article 9. Pourtant, sur le plan national, leur statut reste flou en l’absence d’une loi spécifique.

Pour Me OLORY, cette absence de reconnaissance officielle est un frein majeur à la structuration de la profession et à la qualité de service juridique offert aux citoyens.

« Nous accompagnons les justiciables dans la compréhension de leurs droits. Nous leur donnons des avis juridiques, sans empiéter sur les prérogatives des avocats, comme la représentation devant les tribunaux », précise-t-il.

Le conseil juridique intervient en amont, en analysant les situations juridiques et en proposant des solutions viables, sur la base d’une démarche intellectuelle rigoureuse.

Un appel au président Patrice Talon

Face à ce qu’il considère comme une injustice prolongée, Me Claude José OLORY lance un appel direct au président de la République :

« Monsieur le Président, nous vous demandons humblement de faire aboutir cette loi. Notre profession existe, elle travaille, elle est utile. Il est temps de nous reconnaître officiellement. »

Le Vice-président de l’UNCJB espère que cet appel contribuera à relancer le débat autour de cette proposition de loi et à briser les résistances qui bloquent depuis plus d’une décennie la reconnaissance juridique des conseils juridiques au Bénin.


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