Dialogue Social au Bénin:  Le cri de cœur du SG CSA Bénin Anselme Amoussou

Dimanche 25 mai dernier dernier, lors de son intervention sur le plateau de l’émission « De vous à nous » sur Peace FM, Anselme Amoussou, Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin), a tiré la sonnette d’alarme en déclarant « la mort » du dialogue social au Bénin. Ce constat accablant met en lumière un problème sérieux : les instances de concertation qui devraient favoriser le dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux ne fonctionnent plus.

Un dialogue social à l’arrêt

Pour Anselme Amoussou, la situation actuelle est alarmante. Les institutions créées pour organiser les négociations entre le gouvernement et les syndicats semblent inopérantes, et la volonté politique d’instaurer un véritable dialogue demeure absente. « Le dialogue social est complètement mort au Bénin », a-t-il affirmé. Ce cri du cœur d’un leader syndical qui suit attentivement l’évolution des luttes sociales interpelle et soulève de nombreuses questions.

Retour sur les luttes sociales des années passées

Le SG Anselme Amoussou, qui a été un fervent défenseur des luttes sociales entre 2010 et 2020, a exprimé sa désillusion face à la situation actuelle. « Nous devons nous battre simplement pour que le droit au syndicalisme soit reconnu », a-t-il regretté, en se remémorant une époque où le dialogue, la transparence et le respect mutuel prédominaient. Selon lui, la Commission nationale de négociation, qui représentait autrefois une vitrine du dialogue social, est désormais vidée de toute substance, avec des sessions non tenues et des revendications ignorées.

Une gouvernance au bord du gouffre

Amoussou met également en cause le ministre du Travail, soulignant l’absence de rencontre avec les centrales syndicales le 1er mai 2025, date symbolique pour le mouvement ouvrier. Il critique cette décision, la qualifiant de « monologue » au lieu de dialogue. « Le ministre n’organise plus rien, parce qu’il sait qu’il n’a rien à nous dire », a-t-il déclaré. Cette absence de communication et de considération envers les partenaires sociaux reflète, selon lui, une gouvernance sourde aux voix qui devraient être entendues.

Un appel à la vigilance

Dans ses déclarations, Amoussou ne se contente pas de dénoncer, il appelle aussi à la résistance pacifique pour protéger l’héritage du dialogue social au Bénin. « À force d’empêcher les gens de s’exprimer, on fabrique une poudrière », avertit-il. Il appelle à une vigilance collective pour ne pas laisser le gouvernement saccager les acquis du passé.

Le rôle crucial de la CNCC

À noter que la Commission nationale de Concertation, de Consultation et de Négociations collectives (CNCC), mentionnée par Anselme Amoussou, est un organe consultatif dont le rôle est primordial. Elle facilite le dialogue entre les syndicats et les organisations patronales, contribuant à la négociation collective et à la mise en œuvre de réformes en matière de travail au Bénin. Dans ce contexte, l’inaction de cette commission est révélatrice d’un malaise plus profond.

En conclusion, les déclarations d’Anselme Amoussou mettent en lumière une crise majeure du dialogue social au Bénin, témoignant d’une gouvernance qui semble déconnectée des réalités et des besoins des travailleurs. Son appel à une résistance pacifique résonne comme un ultime espoir de réhabilitation du dialogue social, élément essentiel pour la justice sociale et le progrès au sein du pays.

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