Tentative de coup d’Etat, conséquence de l’exclusion:  Les propos de Me Adrien Houngbédji méritent d’être nuancés, voire clarifiés, selon Dr Mouhamed Akintola de la Renaissance Nationale

*Les propos de Me Adrien Houngbédji méritent d’être nuancés voire clarifiés, selon Dr Mouhamed Akintola de la Renaissance Nationale*

Lors d’une cérémonie de présentation de vœux qui s’est tenue le week-end dernier à son domicile , maître Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale du Bénin, a exprimé des préoccupations concernant le récent procès relatif à une tentative de coup d’État. Selon lui, cette situation d’instabilité est le fruit d’une exclusion politique. Il a ainsi souhaité le retour des exilés politiques dans le pays et la libération des prisonniers politiques, des propos qui n’ont pas manqué de susciter des réactions diverses dans la classe politique.
Pour docteur Mouhamed Awali Akintola, porte-parole du parti Renaissance Nationale, les propos de Houngbédji méritent d’être nuancés voir clarifés. « On ne parle de conférence des forces vives de la nation ou d’assises nationales que lorsque nous sommes en situation de crise », a-t-il fait remarquer, soulignant qu’il ne voit pas de crise avérée dans le pays actuellement qui mérite cela. Concernant le souhait de Houngbédji pour le retour des exilés, Dr Akintola reconnaît que c’est un vœu partagé par de nombreux Béninois, y compris par le président Patrice Talon. Toutefois, il souligne que ces exilés se sont auto-exilés et ont la liberté de revenir pour « laver leur honneur ».

La question des prisonniers politiques a également été au cœur des débats. Dr Mouhamed Akintola demande à la cellule communication de Me Adrien Houngbédji de clarifier ces propos. Il veut bien savoir :  » si ces personnes indexées sont des prisonniers politiques ou des politiques prisonniers ? Si ces détenus sont en conflit avec la loi, pourquoi les évoquer comme des victimes d’une cabale politique? L’homme de droit qu’est Me Hougbedji devrait pourtant savoir qu’une infraction ou un crime relavant du droit commun n’en demeure pas moins punissable par ce que commis par un homme politique. Et c’est bien cela la justice car applicable à tous quelles que soient nos affinités ou inimités avec le pouvoir.’’ Le porte-parole de la Renaissance Nationale va plus loin en affirmant que la tentative de coup d’État, à laquelle Houngbédji fait allusion, ne peut être attribuée à une quelconque exclusion. Selon lui, les personnes condamnées pour de telles atteintes à la sûreté de l’État participaient encore à la gestion des affaires du pays jusqu’à leur arrestation. « De quelle exclusion parle-t-on ? Ces personnes n’étaient pas en marge du système », conclut Mouhamed Awali Akintola de la Renaissance Nationale.

Cette situation met en lumière les lignes de fractures au sein de la classe politique béninoise et soulève des questions sur la gestion des dissensions politiques et la perception du dialogue démocratique dans le pays. Les propos de Me Adrien Houngbédji, malgré leur intention de rallier des cœurs, semblent donc s’inscrire dans un contexte bien plus complexe, où les mémoires et les luttes de pouvoir s’entremêlent. Les prochains mois seront sans doute cruciaux pour comprendre l’évolution de cette situation politique et les volontés de réconciliation nationale.

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