Le gouvernement du président Patrice Talon qui a opéré un bouleversement significatif dans la gestion municipale avec l’avènement des secrétaires exécutifs a décidé de la révocation pure et simple de dame Sidonie Houndonougbo, secrétaire exécutif de la mairie de Toucountouna, et Farida Babawé Boukary, secrétaire exécutif de la mairie d’Adjara. Cette décision, prise lors du Conseil des ministres du mercredi 14 mai 2025, soulève des interrogations sur l’efficacité de la réforme mise en place pour renforcer la séparation des fonctions politiques et techniques au sein des mairies.
La réforme, qui a vu le jour sous l’impulsion du président Talon, visait à instaurer une nouvelle dynamique dans la gouvernance des communes, par le biais d’un processus de sélection des secrétaires exécutifs. Ce processus, qui a compris un tirage au sort pour garantir l’impartialité, a été perçu par certains comme un changement salutaire dans le secteur de la décentralisation. Cependant, cette initiative a également suscité de vives critiques, notamment en raison de son caractère perçu comme aléatoire et de la crainte d’une insatisfaction au sein des populations locales.
Les récentes révocations révèlent une réalité troublante : la mise en œuvre de cette réforme est loin d’être parfaite. Les secrétaires exécutifs, censés apporter une expertise technique et une gestion rigoureuse aux affaires municipales, se retrouvent déjà au cœur d’un tourbillon de désapprobation. Cette situation pourrait indiquer une remise en cause des fondements même des choix qui ont été opérés lors de leur nomination.
Le gouvernement, en prenant cette décision, semble reconnaître les limites de son initiative et la nécessité d’un ajustement dans la façon dont les secrétaires exécutifs sont retenus et gérés. Alors que la réforme cherche à instituer une nouvelle gouvernance, les cas récents soulignent l’urgence d’une réflexion profonde sur les mécanismes de décision en matière de gestion locale.
Le sort des secrétaires exécutifs de Toucountouna et d’Adjara pourrait bien être l’écho d’une crise plus large dans la gouvernance locale au Bénin. Il est donc essentiel de surveiller de près l’évolution de cette situation, les répercussions sur la confiance des citoyens envers les institutions municipales, et les démarches futures que le gouvernement permettra de prendre pour redresser la barre.
Alors que les débats s’intensifient autour des défauts perçus de cette réforme, il est impératif pour le gouvernement de réévaluer sa stratégie et sa mise en œuvre. Le succès d’une réforme aussi cruciale dépendra non seulement de l’adhésion des élus et des techniciens, mais également de la réponse qui sera apportée aux attentes des citoyens. La route vers une réelle décentralisation au Bénin semble semée d’embûches, mais reste essentielle pour l’avenir du pays.