Coup d’État en Guinée-Bissau: Un appel urgent  de la CEDEAO et de l’Union africaine

LA DIRECTION DE PUBLICATION
By
LA DIRECTION DE PUBLICATION
Claude Dieudonné ADJIKPA est une figure emblématique de la presse écrite béninoise. Journaliste chevronné et promoteur du journal Palabre au Quotidien et du site d’information palabreauquotidien.bj,...
64 Views
5 Min Read
5 Min Read

Hier mercredi  26 novembre 2025, la République de Guinée-Bissau a été secouée par un coup d’État militaire, au moment même où le pays s’apprêtait à connaître les résultats de scrutins présidentiel et législatif tenus quelques jours plus tôt. Un groupe d’officiers, se proclamant « Haut Commandement Militaire pour la restauration de l’ordre national », a annoncé qu’il prenait le contrôle total de l’État, suspendant le processus électoral, fermant les frontières et imposant un couvre-feu.

Dans cette opération, le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, ainsi que plusieurs hauts responsables civils et militaires – y compris ceux chargés de l’organisation du scrutin – ont été « déchus » de leurs fonctions et arrêtés.

Face à cette situation, la CEDEAO et l’Union africaine ont réagi rapidement et fermement.

CEDEAO & Union africaine : condamnation et exigence de libération immédiate

- Advertisement -

Dans une déclaration conjointe, les missions d’observation électorale de la CEDEAO, de l’Union africaine et du West African Elders Forum (Forum des Sages d’Afrique de l’Ouest) ont exprimé leur “profonde préoccupation” à la suite du coup d’État. Elles condamnent ce qu’elles qualifient de « tentative manifeste de perturber le processus démocratique ».

Les signataires rappellent que les élections du 23 novembre 2025 s’étaient déroulées dans un climat ordonné et pacifique : un vote salué pour son civisme et le professionnalisme du personnel des bureaux de vote.

En conséquence, ils exigent la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues, notamment les responsables en charge du processus électoral — condition, selon eux, pour permettre la reprise du scrutin et le respect de la volonté populaire.

Par ailleurs, la CEDEAO et l’Union africaine appellent à la restauration sans délai de l’ordre constitutionnel, laissant entendre que des mesures diplomatiques — voire coercitives — pourraient être envisagées en cas de prolongation de la crise.

Enfin, les organisations exhortent la population bissau-guinéenne à rester calme, à préserver la paix et la stabilité, tandis qu’elles réaffirment leur détermination à accompagner le pays sur la voie démocratique.

- Advertisement -

Enjeux et défis : une histoire douloureuse qui se répète

La Guinée-Bissau n’est pas étrangère aux troubles politiques : ce coup d’État s’inscrit dans une longue série d’instabilités, de putschs et de crises institutionnelles.

Cette nouvelle rupture dans le processus démocratique met en péril les espoirs placés dans les élections du 23 novembre — censées offrir au pays un surcroît de légitimité et une transition pacifique des pouvoirs.

- Advertisement -

Au-delà de la scène politique, c’est tout le tissu social et la confiance des citoyens dans les institutions qui sont fragilisés. La fermeture des frontières, l’incertitude autour des dirigeants, l’arrêt des institutions : l’impact d’un tel coup est global et pèse sur l’avenir national.

Pourquoi ce rappel à l’ordre est crucial — et ce que cela signifierait pour la Guinée-Bissau

Respect de la volonté populaire : la priorité doit être la voix des électeurs — le processus électoral, salué par les observateurs pour son bon déroulement, ne peut être annulé sans compromettre la crédibilité du vote.

Stabilité et paix sociale : dans un pays habitué aux coups, toute flambée de violence, d’arrestations arbitraires ou d’ingérence militaire met en danger non seulement les institutions, mais aussi la sécurité des populations.

Image et intégration régionale : la CEDEAO et l’Union africaine, en exigeant la remise en liberté des détenus et le retour à l’ordre constitutionnel, rappellent l’importance du respect des principes démocratiques pour l’ensemble de la sous-région.

Préparer l’avenir : une reprise du processus électoral dans la transparence, et dans un cadre rétabli, serait la meilleure manière de tourner la page — mais cela exige courage politique, responsabilité des forces armées, et confiance retrouvée des citoyens.

Le coup d’État du 26 novembre 2025 en Guinée-Bissau constitue une grave remise en cause du processus démocratique dans un pays déjà fragilisé par une instabilité récurrente. L’appel conjoint de la CEDEAO et de l’Union africaine — exigeant la libération immédiate des autorités arrêtées et enjoignant le rétablissement de l’ordre constitutionnel — est un signal fort : la communauté régionale n’accepte pas un tel déni de démocratie.

Mais au-delà des mots, c’est la volonté réelle des forces en présence — militaires, politiques, société civile — de choisir la paix, le dialogue et le respect des urnes, qui déterminera si la Guinée-Bissau pourra sortir de ce cycle et construire un avenir stable, juste et démocratique.

LA UNE DU JOUR

Cliquez sur l’image pour télécharger le Pdf

Cliquez sur ces logos ci- dessous selon le système de votre téléphone 

pour installer notre application mobile 

*******************************

TAGGED:
Share This Article
Claude Dieudonné ADJIKPA est une figure emblématique de la presse écrite béninoise. Journaliste chevronné et promoteur du journal Palabre au Quotidien et du site d’information palabreauquotidien.bj, il s’impose comme une voix respectée dans le paysage médiatique national. Doté d’une passion inébranlable pour le journalisme, il fait ses premiers pas au journal Le Béninois, puis Le Béninois Libéré, où il se distingue rapidement par la rigueur de ses analyses et la pertinence de ses contributions aux débats sociopolitiques. Son parcours, marqué par le sérieux et la constance, lui vaut l’estime de ses pairs et du grand public. Visionnaire, Claude Dieudonné ADJIKPA fonde Palabre au Quotidien avec l’ambition claire de rapprocher l’actualité des citoyens. À travers ses publications variées, allant de la politique aux faits de société en passant par le sport, il contribue à éclairer l’opinion publique tout en défendant les valeurs fondamentales de la liberté de la presse. Reconnu pour son intégrité, son professionnalisme et son engagement indéfectible envers l'information juste et accessible, il s’affirme aujourd’hui comme l’un des piliers du journalisme béninois contemporain.