Dr Raoul Glessougbé après les 64 ans d’indépendance du Bénin : <<.Plaise au ciel que nous revenions sur les rails tels que convenus à la conférence des forces vives de la nation>>
Docteur Raoul Glessougbé, leader du parti politique Les Démocrates dans la 23 ème circonscription électorale se prononce sur les 64 ans d’indépendance du Bénin. L »homme de droit, comme on pouvait s’ y attendre a tiré à boulets rouges sur le gouvernement du Président Patrice Talon et formule un vœu : Plaise au ciel que nous revenions sur les rails tels que convenus à la conférence des forces vive de la nation
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Question: Quel bilan faites-vous de la marche du Bénin depuis 1960 ?
Dr Raoul GLESSOUGBE :Je voudrais souhaiter au peuple béninois une bonne commémoration des festivités marquant les soixante-quatre ans de l’accession de notre pays à l’indépendance. Mais il se posera la question de savoir si depuis lors, nos dirigeants ont toujours fait les bonnes options pour booster le développement du Bénin et l’épanouissement du peuple. A cette question je répondrai par oui et par non. Je répondrai par Oui parce que 64 ans d’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale c’est 64 ans de marche irréversible vers le développement à l’actif de tous les chefs d’état qui ont eu la grâce de diriger le Bénin. Même sous le régime révolutionnaire, notre pays a connu de prouesses inégalables à ce jour. C’est en 1981 que le Bénin a connu le plus fort taux de croissance économique qui était de 9,2 pour cent alors que six ans plus tôt plus précisément en 1975 le taux de croissance était de valeur négative. Ce fut un exploit ! C’est pourquoi je ne suis pas de l’école de ceux qui pensent à l’avènement de chaque régime qu’il faut noircir à tout prix ce que les autres ont pu faire afin de mieux se prévaloir.
Je répondrai par Non parce qu’il faut relever à des occasions du genre, comme l’a fait le célèbre écrivain Ahmadou Kourouma dans les soleils des indépendances, le manque de perspective économique et l’absence de liberté humaine. J’ajouterai aussi et surtout le déficit de protection de l’individu par la puissance publique dans les pays comme le nôtre. La situation est devenue plus exacerbée ces dernières années sous l’actuel système politique depuis 2016. C’est à croire que tous les sacrifices consentis par le peuple béninois dans la quête de sa liberté au prix de luttes parfois suicidaires, sont annihilés sous ce gouvernement qui fait litière au quotidien des valeurs démocratiques et de l’état de droit pour promouvoir la raison d’état.
Question: Sous quel signe vous placez cette célébration ?
Dr Raoul GLESSOUGBE
Plaise au ciel que nous revenions sur les rails tels que convenus à la conférence des forces vive de la nation, qui est aujourd’hui la référence en terme de gouvernance politique dans notre pays mais dont les acquis périclitent devant nous. Détruire les fondamentaux de cette conférence c’est scier l’arbre sur lequel on est assis. En tout état de cause, Il restera que nous mettions en place les paradigmes nécessaires pour un développement durable qui n’est pas à confondre avec le modernisme dont se targuent ostentatoirement certains acteurs politiques du pouvoir politique actuel. Le développement c’est principalement la satisfaction des besoins élémentaires pour tous. C’est l’objectif de progrès économique et social au bénéfice de tous sans aucune forme de discrimination dans une nation. Le développement qui est un impératif de gouvernance politique devrait toucher chacun pris individuellement. Hélas que nous en sommes encore loin. En revanche, le modernisme est la recherche du beau, de l’innovant, du nouveau. C’est ce à quoi s’attelle le gouvernement actuel. Le modernisme est agréable lorsqu’on aura résolu les questions utiles de vie et de survie de ses concitoyens.En conséquence les politiques publiques doivent viser une croissance économique inclusive, suffisamment forte (à deux chiffres) et durable pour faire face aux enjeux de développement.
Bonne fête à tous !