Vingt-cinq écolières ont été enlevées dans la nuit de dimanche à lundi dans un internat public pour filles situé dans l’État de Kebbi, au nord-ouest du Nigeria. L’information a été confirmée ce lundi 17 novembre par la Nigeria Police Force à travers un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux.
Selon les premiers éléments, un groupe de bandits lourdement armés a pris d’assaut l’école secondaire publique pour filles de Maga, dans le district de Danko-Wasagu. Les assaillants, arrivés aux environs de 4 heures du matin, ont tiré en l’air pour semer la panique avant de pénétrer dans les dortoirs où dormaient les adolescentes. Ils ont emmené 25 d’entre elles avant de s’enfuir dans la brousse.
Le porte-parole de la police a indiqué qu’au cours de cette attaque violente, un membre du personnel scolaire a été tué et un autre grièvement blessé. Face à la gravité de la situation, les forces de sécurité ont immédiatement déclenché des « opérations de ratissage » dans les zones forestières environnantes ainsi que sur les voies susceptibles d’être empruntées par les ravisseurs. L’objectif annoncé est clair : retrouver les jeunes filles et neutraliser les responsables de cet acte criminel.
Une région en proie à une recrudescence d’enlèvements
Ce nouvel enlèvement, loin d’être isolé, s’inscrit dans un contexte d’insécurité persistante dans le nord-ouest du Nigeria, où les attaques de groupes armés se multiplient. Les écoles – en particulier les internats – sont devenues des cibles privilégiées pour ces bandes qualifiées de « bandits », qui opèrent pour des raisons financières ou stratégiques.
Les autorités nigérianes, régulièrement critiquées pour leur incapacité à endiguer ces violences, peinent à mettre en place des mesures de protection efficaces, notamment dans les zones reculées où les infrastructures sécuritaires sont insuffisantes. La vulnérabilité des établissements scolaires, souvent isolés et faiblement protégés, augmente le risque d’attaques nocturnes.
Un traumatisme collectif encore vivace
Cet enlèvement ravive le souvenir douloureux du rapt de Chibok en 2014, lorsque 276 jeunes filles avaient été kidnappées par Boko Haram, suscitant une mobilisation internationale massive. Depuis, plusieurs États du nord du Nigeria sont confrontés à une multiplication d’enlèvements de masse dans les écoles, alimentés par un mélange de banditisme, de terrorisme et d’absence d’autorité étatique efficace dans certaines localités.
Quelles perspectives ?
Plusieurs questions restent en suspens :
- L’état de santé et les conditions de détention des 25 écolières restent inconnus.
- Les ravisseurs formuleront-ils des demandes de rançon ou un autre type de revendication ?
- Les autorités fédérales renforceront-elles les mesures de sécurité autour des établissements scolaires, ou se limiteront-elles aux opérations de sauvetage habituelles ?
- Quelle sera l’implication des communautés locales, souvent premières cibles mais aussi premières actrices de la prévention, dans la surveillance et l’alerte ?
Un signal d’alarme supplémentaire
Cet enlèvement est un nouveau rappel tragique de la fragilité sécuritaire dans certaines régions du Nigeria. Il souligne la nécessité urgente de stratégies plus robustes pour protéger les enfants, en particulier les jeunes filles, face à des réseaux criminels de mieux en mieux organisés.
En attendant, les familles des victimes vivent dans l’angoisse, tandis que le pays tout entier retient son souffle dans l’espoir d’un dénouement rapide et heureux.





