Santé/Opérations chirurgicales : Pourquoi bombarde-t-on les patients de questions ?

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Claude Dieudonné ADJIKPA est une figure emblématique de la presse écrite béninoise. Journaliste chevronné et promoteur du journal Palabre au Quotidien et du site d’information palabreauquotidien.bj,...
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Lorsque vous arrivez à l’hôpital pour une intervention chirurgicale, vous pouvez avoir l’impression qu’on vous pose « des centaines de questions » : vos antécédents médicaux, vos médicaments, vos allergies, fumez-vous, buvez-vous, quel est votre niveau d’activité, etc. Alors, pourquoi ce « bombardement » ? Il ne s’agit pas d’ennuyer le patient : ces questions sont essentielles pour sa sécurité et pour le bon déroulement de l’opération. Voici les principales raisons.

1. Évaluer le risque chirurgical et anesthésique

Le but principal de l’évaluation préopératoire est de réduire la morbidité et la mortalité liées à l’anesthésie et à l’acte chirurgical.

Certaines maladies ou conditions non signalées peuvent augmenter fortement les risques pendant ou après l’opération — par exemple des problèmes cardiaques, respiratoires, un diabète, une hypertension, une insuffisance rénale, etc.

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Une bonne connaissance de l’état du patient permet aux médecins et anesthésistes de « personnaliser » leur approche : ajuster le type d’anesthésie, prévoir des mesures de surveillance particulières, adapter la préparation.

2. Identifier des conditions cachées (asymptomatiques)

Certaines personnes ont des pathologies qu’elles ignorent (par exemple une hypertension non diagnostiquée, des troubles du rythme cardiaque, etc.) : la visite pré-anesthésique peut les révéler.

Ces découvertes sont importantes car elles peuvent nécessiter un traitement ou une optimisation avant l’opération (ex : régler une fibrillation auriculaire, ajuster des médicaments, stabiliser une pression artérielle, etc.)

3. Optimiser l’état du patient avant l’opération

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Grâce à l’évaluation préopératoire, il est possible de préparer l’organisme du patient : corriger des carences (anémie…), mieux contrôler des maladies chroniques, gérer des traitements, réduire les risques postopératoires.

Cela peut aussi entraîner des démarches importantes : arrêt ou ajustement de certains médicaments, décisions sur le jeûne avant l’opération, évaluation fonctionnelle (capacité à faire de l’exercice), etc.

4. Favoriser la « prise de décision partagée » (shared decision making)

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L’évaluation préopératoire inclut souvent des discussions entre le patient, le chirurgien et l’anesthésiste : il s’agit d’informer le patient sur les risques, les bénéfices, les alternatives à l’opération.

Le patient peut poser des questions, exprimer ses craintes, discuter de ses attentes — cela renforce le consentement éclairé, ce qui est éthiquement et légalement fondamental.

5. Réduire les annulations et retards d’opération

Si on découvre des problèmes de dernière minute non évalués, cela peut conduire à report ou annulation de l’intervention, ce qui est coûteux, stressant, et parfois dangereux. Une évaluation sérieuse avant l’admission permet d’éviter cela.

En anticipant tout, les équipes peuvent mieux planifier le jour J : prévoir des tests sanguins, des consultations spécialisées, des ajustements de traitement, etc.

6. Améliorer la sécurité chirurgicale

Les pratiques modernes d’anesthésie et de chirurgie mettent souvent en œuvre des protocoles de sécurité, comme des listes de vérification chirurgicales (surgical safety checklists).

Les données collectées avant l’opération (via les questions posées) alimentent ces protocoles : l’équipe chirurgicale doit vérifier l’identité du patient, le site de l’opération, les allergies, le consentement, etc. Cela limite les erreurs graves (mauvais patient, mauvaise zone opérée, etc.).

7. Améliorer l’expérience du patient

Au-delà de la sécurité, l’évaluation préopératoire est aussi un moment d’éducation : les soignants expliquent ce qu’il se passera, comment se préparer, ce qu’il faut attendre après l’opération. Cela réduit l’anxiété.

Les patients mieux informés sont généralement plus détendus et plus coopératifs. Cela peut contribuer à une meilleure récupération postopératoire.

Quelques limites et critiques

Dans certains hôpitaux, les questionnaires “oui/non” standardisés peuvent sembler redondants ou peu efficaces, surtout quand le dossier médical du patient est déjà bien documenté.

Il y a un équilibre à trouver : poser trop de questions peut être éprouvant pour le patient, mais trop peu peuvent mener à des omissions dangereuses.

Enfin, la qualité de l’évaluation dépend de la compétence de l’équipe préopératoire : un bon historique médical + un bon examen physique + des tests pertinents sont indispensables.

En résumé, on pose toutes ces questions parce que ce n’est pas du bureaucratique superflu : c’est un travail fondamental pour garantir la sécurité, réduire les risques, optimiser la condition du patient, et l’impliquer dans la décision chirurgicale. Le “bombardement” de questions peut paraître intimidant, mais il vise un objectif très concret : que l’opération se passe dans les meilleures conditions possibles, pour vous.

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Claude Dieudonné ADJIKPA est une figure emblématique de la presse écrite béninoise. Journaliste chevronné et promoteur du journal Palabre au Quotidien et du site d’information palabreauquotidien.bj, il s’impose comme une voix respectée dans le paysage médiatique national. Doté d’une passion inébranlable pour le journalisme, il fait ses premiers pas au journal Le Béninois, puis Le Béninois Libéré, où il se distingue rapidement par la rigueur de ses analyses et la pertinence de ses contributions aux débats sociopolitiques. Son parcours, marqué par le sérieux et la constance, lui vaut l’estime de ses pairs et du grand public. Visionnaire, Claude Dieudonné ADJIKPA fonde Palabre au Quotidien avec l’ambition claire de rapprocher l’actualité des citoyens. À travers ses publications variées, allant de la politique aux faits de société en passant par le sport, il contribue à éclairer l’opinion publique tout en défendant les valeurs fondamentales de la liberté de la presse. Reconnu pour son intégrité, son professionnalisme et son engagement indéfectible envers l'information juste et accessible, il s’affirme aujourd’hui comme l’un des piliers du journalisme béninois contemporain.