La science politique enseigne que le pouvoir d’État n’appartient jamais à ceux qui le désirent bruyamment, mais à ceux qui comprennent silencieusement les dynamiques profondes qui gouvernent les peuples, les institutions et les visions collectives. Conquérir le pouvoir exige une lecture fine des forces en présence, une capacité à anticiper les mouvements de l’histoire, à bâtir des alliances solides et à inspirer la confiance. Ceux qui accèdent durablement à l’autorité sont ceux qui savent unir plutôt que diviser, écouter plutôt qu’imposer, proposer plutôt que dénoncer. Le pouvoir ne se saisit pas, il se mérite, il se prépare, il se construit.
Exercer le pouvoir demande une maturité encore plus grande. La véritable autorité consiste à orienter l’énergie nationale vers l’ordre, le progrès et la prospérité. Elle suppose une discipline intérieure, une vision claire, une gestion éclairée des contradictions et une capacité à transformer les tensions en leviers d’évolution. Là où les faibles voient des opposants, les dirigeants perçoivent des opportunités d’équilibre. Là où d’autres craignent la responsabilité, les leaders assument la charge du destin collectif. Celui qui maîtrise l’art politique devient un bâtisseur de stabilité, un architecte de cohésion et un serviteur du bien commun. Ainsi naissent les véritables puissances et s’écrit la grande histoire des nations.
Après ce bref aperçu de la science politique, de l’art de conquérir et d’exercer le pouvoir d’État, j’aimerais apporter à notre papa, le Président Yayi Boni, une lecture personnelle des grandes mutations actuelles, pour l’inviter à réfléchir profondément à l’opportunité d’un geste historique envers son propre camp et envers le peuple béninois.
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas Patrice Talon, une constante se dégage : il a compris que la politique bruyante empêche le développement, et il s’est appliqué méthodiquement à en bloquer les dérives. Pour couronner son action, il choisit un homme efficace et discret, méthodique et inspiré, compétent et éclairé, visionnaire et discipliné. Il choisit le progrès. Il choisit le développement.
De Nicéphore Soglo à Adrien Houngbédji, en passant par Ousmane Batoko et des milliers de Béninois, beaucoup d’hommes et de femmes qui ne s’entendent pas avec Patrice Talon ont reconnu que le choix de son candidat est un geste d’ouverture nationale. Ces personnalités d’expérience, après une analyse lucide fondée sur les principes de la science politique, ont pris la décision sage et noble d’accompagner le ministre Romuald Wadagni vers une gouvernance de large union, au service de tous.
De mon laboratoire de production des pensées, j’ai du mal à imaginer que le Président Yayi Boni, dont l’amour pour la nation est incontestable, et qui avait fait le choix de Lionel Zinsou, ne voie pas en Romuald Wadagni une version plus fine, plus mûre et plus adaptée aux réalités actuelles du choix stratégique qu’il défendait déjà il y a dix ans.
Monsieur le Président, un homme de foi, un homme de Dieu, ne peut pas permettre que l’amertume, le ressentiment ou le refus du pardon prennent le dessus sur sa capacité à faire le bon choix. Pardonner, c’est rejoindre la lignée de Nelson Mandela, de Mahatma Gandhi, des grands artisans de paix dont la renommée honore Dieu et éclaire les peuples.
Président Yayi Boni, la science politique vous invite à choisir Wadagni. Le peuple béninois vous invite à choisir Wadagni. Vos propres lieutenants espèrent que vous ferez ce choix afin que personne ne les traite de traîtres s’ils décident de suivre la voie du bon sens et de l’avenir.
Les collaborateurs de Laurent Gbagbo sont aujourd’hui marginalisés dans l’administration ivoirienne parce que lui n’a pas eu, comme vous aujourd’hui, l’occasion de rejoindre l’avenir sans renier son passé. Personne ne vous demande de rejoindre Patrice Talon. Mais Romuald Wadagni, choisi par Patrice Talon, vous offre l’opportunité rare de choisir le Bénin sans vous renier.
Je n’en dirai pas plus sur un espace public, mais je reste disposé, dans un cadre privé, à exposer d’autres raisons pour lesquelles l’histoire pourrait reprocher à un ancien chef d’État d’avoir choisi la rancœur au lieu du pardon, la voie du “Wahala” au lieu du chemin “Alafia”.
Yayi Boni doit être célébré à nouveau au Bénin, à la manière de Nicéphore Soglo. Yayi Boni doit être réhabilité dans l’histoire politique du Bénin. Et pour cela, Yayi Boni doit faire le bon choix.
𝐂𝐨𝐚𝐜𝐡 𝐏𝐚𝐭𝐫𝐢𝐜𝐤 𝐀𝐫𝐦𝐚𝐧𝐝 𝐏𝐎𝐆𝐍𝐎𝐍





