Présidentielle 2026 : Quand un député de la mouvance  appelle à saboter la démocratie chez Les Démocrates

Claude Dieudonné ADJIKPA
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Samedi dernier, lors de la cérémonie d’investiture du duo présidentiel de la mouvance à Parakou, le député du parti Up le Renouveau Dakpè Sossou lors d’une interview a fait une déclaration  pour le moins choc. Il a publiquement imploré le président Boni Yayi d’« entraver le processus démocratique » en cours au sein du parti Les Démocrates (LD), afin de favoriser la candidature d’un fils de Lokossa à la tête de la République. Derrière cette demande audacieuse, c’est moins une ambition locale qu’une peur stratégique profonde qui transparaît : celle de ne pas pouvoir rivaliser avec le duo que veut présenter l’opposition.

Une déclaration qui dépasse les frontières de l’argument local

Suggérer que le président Boni Yayi doive intervenir pour fausser un processus interne d’un parti rival, c’est franchir un cap dans l’expression politique. Si Dakpè Sossou avance la tombure locale — donner à Lokossa une opportunité —, ce qu’il révèle surtout, c’est qu’il craint que le duo LD soit irrésistible dans l’arène nationale.

En effet, inviter l’obstruction à un processus de désignation démocratique, c’est reconnaître implicitement que la concurrence loyale est déjà perdue pour la mouvance. C’est un aveu que la force politique et le capital de séduction de Les Démocrates dépassent les capacités d’anticipation du pouvoir.

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Une manoeuvre de diversion face à une opposition mobilisée

Cette tentative de politisation du processus interne du parti LD ne doit pas être perçue comme un simple « coup local ». Elle s’inscrit dans un contexte plus large.

Les Démocrates, depuis leur création, ont promu l’idée d’un renouveau démocratique et d’un pari audacieux sur la transparence, ce qui leur a valu de multiples attaques institutionnelles — notamment sur des réformes du code électoral et sur des accusations de manipulations en leur défaveur.

Face à un parti qui multiplie les appels à l’équité et à la légitimité démocratique, la mouvance paraît à court d’arguments électoraux. Elle en vient donc à tenter d’atteindre l’adversaire sur son propre terrain : le processus interne.

La peur de l’alternance : une lecture stratégique

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Pourquoi une telle tentative ? Parce qu’aujourd’hui, Les Démocrates représentent la seule alternative crédible pour un Bénin désireux de changement. Dirigé par Boni Yayi, le parti a su rassembler, critiquer le pouvoir, dénoncer les réformes jugées anti-démocratiques, et gagner en visibilité institutionnelle.

En s’en prenant au processus de désignation du duo chez Les Démocrates, le député livre deux messages implicites :

  1. Que l’opposition est véritablement redoutable — au point de pousser à des interventions extraordinaires.
  2. Que le champ politique institutionnel semble fermé à l’alternance, et que ses acteurs cherchent désormais à bout de souffle à peser sur les opposants plutôt qu’à rivaliser sur les idées ou sur la popularité.

Une stratégie dangereuse pour la démocratie

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Il existe, pourtant, un risque dans cette escalade. En appelant à l’entrave d’un processus démocratique, le député ne discrédite pas seulement l’adversaire : il fragilise l’idée même de compétition équitable. Il nourrit la méfiance, l’abstention et l’idée que la politique est un jeu de manipulations plutôt que de convictions.

Le Bénin — et les Béninois — méritent mieux. Ils méritent un débat ouvert, un choix clair, sans ingérence ni intimidations, et un scrutin où le plus convaincant l’emportera.

Intégralité de l’interview

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