Cinquante-cinq ans jour pour jour après sa fondation, l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) célèbre un parcours jalonné de défis, de réformes et de réussites. Créée le 6 novembre 1970 par le président Hubert Maga, l’institution mère de l’enseignement supérieur béninois a formé plusieurs générations de cadres, de chercheurs et de leaders, devenant au fil du temps un véritable symbole de savoir et de résilience.
Des racines modestes pour une vocation nationale
L’histoire de l’UAC remonte à 1970, lorsqu’elle fut créée sous le nom d’Université du Dahomey, par le décret n°70-217/CP/MEN. Son premier recteur, le professeur Édouard Adjanohoun, posait les bases d’un établissement alors modeste, fonctionnant à partir d’un département scientifique logé dans la “Maison blanche” du Lycée Béhanzin de Porto-Novo. Ce n’est que plus tard que le campus d’Abomey-Calavi devint le cœur de ses activités.
En 1975, l’Université du Dahomey prend le nom d’Université Nationale du Bénin (UNB), pour marquer sa portée nationale et son rôle central dans la formation des élites du pays. Puis, en 2001, elle devient officiellement Université d’Abomey-Calavi (UAC), symbole d’un nouveau départ tourné vers la modernité et l’autonomie académique. « L’UAC, c’est bien plus qu’une université. C’est une mémoire collective, une fierté nationale, un creuset d’excellence qui a façonné plusieurs générations de cadres africains », confie le professeur Irénée Koudjo, ancien doyen de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH).
Un moteur du développement et de la recherche
Avec ses nombreuses facultés, écoles et instituts — de la médecine à l’ingénierie, en passant par le droit, l’agriculture, les sciences humaines et la technologie — l’UAC demeure le plus grand pôle universitaire du Bénin. Chaque année, plus de 80 000 étudiants y poursuivent leurs études, encadrés par un corps enseignant en constante évolution.
Au-delà de sa mission de formation, l’université joue un rôle clé dans la recherche scientifique et l’innovation technologique. Son Plan Stratégique 2018-2023 a mis l’accent sur la modernisation de la gouvernance, la valorisation de la recherche et la diversification des partenariats, notamment avec les universités africaines et européennes. « L’UAC reste un vivier de talents, mais les défis sont énormes : l’insuffisance d’infrastructures, la surcharge des amphithéâtres, la question du financement de la recherche. C’est le moment de repenser son modèle pour les 50 prochaines années », estime Dr. Célia Dossou, ancienne étudiante devenue enseignante-chercheure à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST).
Cinquante-cinq ans d’excellence et de défis
Le cinquantenaire avait déjà permis de dresser un bilan élogieux, mais cette célébration des 55 ans intervient dans un contexte de profondes mutations : digitalisation de l’enseignement, explosion démographique étudiante, besoin d’adaptation aux marchés de l’emploi. Autant d’enjeux auxquels l’université devra répondre pour rester compétitive et inclusive. « L’UAC a su former les leaders d’hier et d’aujourd’hui. Elle doit maintenant se réinventer pour former ceux de demain », déclare Franck Hounnou, diplômé de l’UAC et cadre dans le secteur privé.
Un anniversaire tourné vers l’avenir
Plus qu’une simple commémoration, cet anniversaire est une invitation à la projection. L’université souhaite capitaliser sur son héritage pour consolider ses acquis, améliorer la qualité de vie sur le campus, et renforcer la place de la recherche dans le développement national. « L’UAC est notre maison commune. Nous devons tous contribuer à son rayonnement », plaide le recteur actuel, dans son message d’anniversaire. « C’est ensemble que nous porterons haut le flambeau de la connaissance au Bénin. »
Un demi-siècle de savoir, un avenir à écrire
De 1970 à 2025, de la “Maison blanche” au campus tentaculaire d’Abomey-Calavi, l’UAC a traversé les époques sans renier sa mission première : former pour servir, innover pour transformer.
Alors que les festivités du 55ᵉ anniversaire battent leur plein, l’institution tourne son regard vers l’avenir, animée par une même conviction : le savoir demeure la clé du progrès.
Joyeux anniversaire à l’Université d’Abomey-Calavi, matrice du savoir et flambeau de l’intelligence béninoise.





