Depuis quelques jours, des enregistrements audio attribués au sieur Dorothée A. circulent sur les réseaux sociaux, accusant un prêtre catholique et dame Rosine d’adultère. Une affaire qui, au-delà de l’atteinte à l’honneur d’une famille, jette un lourd discrédit sur la communauté catholique du Zou. Pour couper court aux rumeurs et rétablir les faits, votre média Palabre au Quotidien a recueilli les témoignages de plusieurs acteurs clés.
La version de dame Rosine A. D. : “Il m’accuse depuis des années, sans jamais prouver quoi que ce soit”
Rencontrée le lundi 24 novembre 2025 au domicile de sa mère à Bohicon, entourée de ses frères et sœurs, dame Rosine A. D. raconte son calvaire conjugal, les larmes aux yeux.
Selon elle, les accusations d’adultère qu’elle subit aujourd’hui ne datent pas d’hier :
“Ce n’est pas la première fois que mon époux m’accuse à tort. Mais cette fois-ci, cela me blesse profondément à cause de l’opprobre qu’il jette sur un homme de Dieu qu’il m’a lui-même fait connaître il y a près de dix ans.”
Un prêtre accueilli comme un membre de la famille
Rosine affirme que son mari participait activement aux relations entretenues avec le prêtre incriminé :
“Quand il a été envoyé dans notre paroisse, mon mari et moi avons contribué à son installation. Il venait régulièrement chez nous, et nous allions aussi l’aider.”
Pour elle, les soupçons actuels relèvent d’un schéma répété :
“Avant le prêtre, il m’a déjà accusée d’adultère avec son cousin Oscar, avec mon sous-patron, puis un autre cousin Isidore… Est-ce que je suis la plus belle femme du monde ?”
La maladie, les tensions familiales et les premières calomnies
Rosine revient longuement sur un épisode de 2020, où une rechute de fièvre typhoïde l’a conduite aux urgences. Pendant qu’elle luttait pour sa vie, dit-elle, une partie de sa belle-famille se réjouissait ouvertement, convaincue qu’elle “paierait” un adultère imaginaire.
“Mes belles-sœurs dansaient dehors en disant : ‘Elle va mourir et notre frère prendra une autre épouse’.”
Le prêtre, appelé en urgence, lui administre le sacrement des malades. Mais loin d’apaiser la tension, sa présence devient prétexte à de nouvelles accusations. Pourtant, une expertise médicale confirme une infection gynécologique, sans rapport avec un quelconque acte sexuel.
Consultations traditionnelles : aucun signe d’adultère
En août 2025, après une violente altercation conjugale où elle dit avoir échappé à une agression à la machette, l’affaire prend une dimension publique. Une réunion familiale est organisée.
Trois bokonon (deux du côté de Rosine, un du côté de son mari) sont sollicités, ainsi que le rituel traditionnel du voblabla. Verdict :“Aucun adultère.”
Mais la belle-famille, selon Rosine, refusait toute conclusion qui ne condamnait pas l’épouse.
“Je subis depuis des années : humiliations, agressions, menaces”
Pendant cette réunion, Rosine décide de tout dire. Elle évoque :
des tentatives de viol sur ses apprenties,
des insultes récurrentes envers leurs propres enfants,
l’exposition systématique de leurs problèmes conjugaux à la belle-famille,
l’absence totale de soutien financier pour sa santé ou celle des enfants,
un climat permanent de suspicion et d’humiliation.
Elle raconte avoir quitté le domicile conjugal après que son mari a commencé à dormir sur la tombe de ses parents, lui demandant de préparer des repas “pour les ancêtres”. “Comme la confiance n’y est plus, je suis partie chez ma mère. Je ne dois rien à personne, personne ne m’a acheté une maison. Ils veulent utiliser leur sorcellerie pour me sacrifier. Et comme le père fait beaucoup d’exorcismes, ils ont voulu le salir pour mieux s’en prendre à moi.”
Le témoignage du chauffeur du prêtre : “Tout est monté de toutes pièces”
GUEDOU Sètondji Stanislas, chauffeur du prêtre depuis dix ans et neveu maternel de Rosine, s’insurge catégoriquement contre ce qu’il qualifie de “calomnies odieuses”. “Mon prêtre est irréprochable. Jamais je ne l’ai vu chercher ou déposer une femme. Nous dormons souvent dans la même chambre en mission. Il m’a toujours traité comme un frère. Tout ceci n’est que sabotage.”
Selon lui, la réputation du prêtre est utilisée comme bouc émissaire dans un conflit conjugal qui dure depuis longtemps.
L’appel du sage Dah Fifa Djèmè : “La parole est un œuf, elle ne se ramasse pas”
Père de Rosine, Dah Fifa Djèmè invite son gendre à cesser les diffamations sur les réseaux sociaux et à renouer avec le dialogue familial : “Que mon gendre revienne vers sa belle-famille pour trouver une solution. Lorsqu’une parole tombe, comme un œuf, on ne peut plus la ramasser.”
Une affaire qui interroge : quand les conflits conjugaux deviennent des scandales publics
Cette affaire, qui mêle croyances traditionnelles, tensions familiales, violence conjugale et vie religieuse, révèle la fragilité des équilibres sociaux dans certaines familles.
Elle pose également la question de la responsabilité de chacun dans la propagation de rumeurs graves, notamment sur les réseaux sociaux où toute calomnie devient virale en quelques minutes.
Palabre au Quotidien poursuivra ses investigations pour éclairer les zones d’ombre et contribuer à l’apaisement dans cette affaire qui secoue la région du Zou.





