La décision est désormais irrévocable. En rejetant le pourvoi formé par l’ancien président de la République, la Cour de cassation a confirmé ce mercredi la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an d’emprisonnement, dont six mois fermes, dans l’affaire Bygmalion relative au financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012.
Ce verdict marque un tournant historique dans la justice française : jamais un ancien chef d’État sous la Ve République n’avait vu une peine d’emprisonnement confirmée de manière aussi définitive dans un dossier pénal.
Une peine désormais exécutoire
Avec ce rejet, la condamnation devient immédiatement applicable. Toutefois, comme le prévoit la loi, la partie ferme pourrait être aménagée, ouvrant la voie à un placement sous bracelet électronique plutôt qu’à une incarcération en établissement pénitentiaire.
Il appartiendra au juge d’application des peines de déterminer les modalités d’exécution.
Contexte d’une affaire hors norme
L’affaire Bygmalion remonte à la campagne présidentielle de 2012.
L’équipe de Nicolas Sarkozy est accusée d’avoir largement dépassé le plafond légal des dépenses électorales, fixé à 22,5 millions d’euros, en dissimulant des surcoûts via la société de communication Bygmalion.
Les montants litigieux atteindraient près de 43 millions d’euros, soit un dépassement d’une ampleur inédite dans l’histoire politique française.
En 2024, la cour d’appel de Paris avait condamné l’ancien président à un an d’emprisonnement, dont six mois ferme, estimant qu’il avait “volontairement bénéficié” d’un système organisé de fausses facturations destiné à maquiller les dépenses réelles de sa campagne.
L’arrêt de la Cour de cassation confirme cette analyse et met un terme au processus judiciaire dans ce dossier tentaculaire.
Des conséquences lourdes pour Sarkozy
Cette condamnation s’ajoute aux autres procédures dans lesquelles Nicolas Sarkozy a déjà été reconnu coupable, notamment dans l’affaire dite “des écoutes”, renforçant le poids judiciaire qui pèse désormais sur son nom.
Sur le plan politique, le coup est rude : bien qu’il ne nourrît plus d’ambitions électorales directes, cette décision porte un nouveau coup à son image et à son héritage dans la vie publique française.
Une décision à forte portée symbolique
Au-delà du cas Sarkozy, l’arrêt rendu par la Cour de cassation envoie un message clair :
la justice s’applique à tous, y compris au plus haut sommet de l’État.
Cette condamnation définitive ravive les débats sur la moralisation de la vie politique, la transparence des financements électoraux et la nécessité de restaurer la confiance entre responsables publics et citoyens.
Elle marque aussi une rupture institutionnelle : pour la première fois, un ancien président cumule deux condamnations pénales définitives, toutes assorties de prison ferme.
Des réactions contrastées
Nicolas Sarkozy, qui n’a cessé de clamer son innocence, voit s’éteindre sa dernière voie de recours dans cette affaire.
Dans la classe politique, les réactions oscillent entre consternation, satisfaction et inquiétude quant à l’avenir d’une figure majeure de la droite française.
Pour certains, cette décision symbolise la vitalité de l’État de droit ; pour d’autres, elle marque la fin d’un cycle politique et judiciaire d’une rare intensité.





