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Bénin: Centrales et confédérations syndicales condamnent les conditions d’arrestation de Steeve Amoussou

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Le dossier relatif à l’arrestation du sieur Steeve Amoussou continue toujours de faire des vagues. Les centrales et confédérations syndicales sont montées au créneau hier vendredi 29 août 2024 pour dénoncer ce qu’elles appellent une pratique rétrograde qui viole
en tout point de vue les normes nationales et internationales en matière de droits
fondamentaux de personnes en conflit avec la loi. , la Csa Bénin, la Cgtb  et l’Unstb dans leur déclaration saluent la position prise par l’ordre des avocats dans ce dossier, denoncent le silence du gouvernement béninois et des autorités judiciaires. Elles exigent entre autres, la libération de Monsieur Steve AMOUSSOU au regard des
conditions de son arrestation.

Lire l’intégralité de leur déclaration

 

Comme une trainée de poudre, la nouvelle de l’enlèvement rocambolesque
à Lomé (Togo) du sieur Steve AMOUSSOU s’est répandue sur l’ensemble du
territoire national. Annoncée tôt ce mercredi 14 août 2024 sous forme d’une
rumeur, d’un fake new surles réseaux sociaux, la nouvelle sera confirmée
quelques heures plus tard par l’un de ses avocats.
Les détails de son enlèvementtels que l’intéressé lui-même le lui aurait
exposé indiquent que Monsieur Steve AMOUSSOU, résidant à Lomé au Togo, a
été appréhendé nuitamment, puis contraint de monter à bordd’un véhicule par
des individus masqués qui n’ont pas décliné leur identité. Conduit en territoire
du Bénin, Monsieur Steve AMOUSSOU a été remis entre les mains de la police.
Cette implication de la police dite républicaine du Bénin a été confirmée par la
notification de la garde à vue de l’intéressé et légitimée par sa présentation au
Procureur Spécial près la CRIETqui a ordonné son dépôt en prison.
Les centrales et confédérations syndicalessignataires de la présente
déclarationont gardé le silence depuis lors face à cette actualité,non pas parce
qu’elles ne se sentaient pas concernées,mais parce que les faits sont si
invraisemblables qu’il fallait avoir des versions officielles pour s’en convaincre
et se faire une opinion.

Cette lumière proviendra de la réaction de la justice togolaisequi, au
travers d’un communiqué de presse rendu public sur la télévision étatique, a fini
par confirmer les incongruités d’un fait inédit pourtant assumé par les autorités
béninoises de par leur silence officiel assourdissant.
Cette version officielle togolaisepermet aux confédérations et centrales
syndicales des travailleurs du Bénin éprisesde paix et de justice sociale,
attachées aux acquis démocratiques et aux principes universels des droits de
l’homme et des libertés individuelles de se prononcer sur cette énième situation
de non-respect des règles de procédures.
Sur la forme de l’interpellation:
Les modalités de poursuite et de répression des infractions sont connues
en République du Bénin.Toute procédure engagée contre un citoyen doit rester
conforme aux textes en vigueur. Nul n’est censé ignorer la loi dit-on en
s’adressant aux citoyens. Cela doit rester valable surtout pour un gouvernement
qui doit garantir l’application des loiset qui en aucun cas ne doit se considérer
au-dessusdesdites lois.
Que prévoit donc laprocédure pénale en République du Béninen matière
d’arrestation de personne en conflit avec la loi résident hors du territoire
national?
Pour une personne soupçonnée d’être en conflit avec la loi et résident hors
du territoire national,comme dans le cas de Monsieur Steve AMOUSSOU qui
résidait au Togo voisin, il est requis qu’une procédure soit engagée contre lui
par le pays qui le recherche décerneà son encontre un mandat d’arrêt qui pourra tre exécuté par le mécanisme de la coopération judiciaire internationaleavec
tout ce qu’ellecomporte comme garantie pour le respect des droits
fondamentaux de l’intéressé. Dans le cas d’espèce, les autoritésjudiciaires
béninoises devraient officiellementsolliciterles autorités judiciaires du pays de
résidence, en l’occurrence le Togo, à l’effet d’interpeller puis dorganiser
l’extradition de monsieur Steve AMOUSSOU au Bénin.
Les circonstances de l’enlèvement de monsieur Steve AMOUSSOU et le
silence coupable du gouvernement béninois de même que celui des autorités
judiciaires béninoises compétentesnous permettent d’affirmer que ces règles
régissant la poursuite, en la circonstance, nont pas été respectées. Les centrales
et confédérations syndicales du Bénin y voient une pratique rétrograde qui viole
en tout point de vue les normes nationales et internationales en matière de droits
fondamentaux de personnes en conflit avec la loi.Elles y voient également la
volonté manifeste du Gouvernement d’instaurer un climat de peur, de paranoïa
et d’insécurité. Après plus de 30 ans de pratiques démocratiques affirmées, notre
peuple a droit à la quiétudeet aurespect des principes élémentaires de procès
équitable. Les citoyens béninois ont droit à la garantie de la protection des
personnes, desbiens et capitaux à la fois sur toute l’étendue du territoire national
et à l’extérieur du Bénin.
Sur le jugement attendu de Monsieur Steve AMOUSSOU
La Constitution de la République du Bénin est très strictesur le caractère
sacré de la personne humaine et sur son inviolabilité, tout comme la prohibition
de la torture, des sévices, des traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Jusqu’à preuve du contraire, Monsieur Steve AMOUSSOU bénéficie de la
présomption d’innocence. Il doit bénéficier à cet effet d’un traitement équitable,
dans le strict respect de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples
et de la constitution du Bénin.
C’est pourquoi les centrales et confédérations syndicales du Bénin
s’interrogent sur ce que vautun procès dont la fondation est faite de violation
flagrante et grave des droits élémentaires de la personne mise en cause?
Tout en saluant la position prise par l’ordre des avocats du Bénin dans
cette affaire, les centrales et confédérations syndicales voudraient relever que le
silence de l’organisation corporatiste des magistrats béninois n’est pas de nature
à rassurer les concitoyens sur la confiance qu’ils devraient continuer à avoir en
leur justice.
Le traitement qu’a subi Monsieur Steve AMOUSSOU par ses ravisseurs et
qui vient s’ajouter à la longue liste des actes de violence policière, de violation
des règles et des pratiques démocratiques dont le gouvernement et la police sont
devenus coutumiers en République du Bénin,est indigne d’un Etat
démocratique,inquiète les organisations syndicaleset doit interpeller toute
organisation éprise de paix et de justice.
C’est pourquoiles confédérations et centrales syndicales signataires de
cette déclaration
•dénoncent formellement laviolation du droit des citoyens à l’information
juste et officielle portant sur un fait ayant entrainé l’implication active ou
passive d’un Etat voisin. Ellesfustigentégalementce silence coupable du
gouvernement sur cette affaire et qui s’analyse comme un mépris vis-à-vis
dupeuple;
•s’inquiètent et dénoncent avec vigueur la forme et la méthode utilisées dans
le cadre de l’interpellation de Monsieur Steve AMOUSSOU;
•attirent l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur la
multiplication des faits attentatoires aux acquis démocratiques du Bénin
par le gouvernement et ses services. Ces faits de violation croissante des
libertés et des droits individuels sont caractérisés entre autres par des
agissements et des décisions aux antipodes des textes législatifs dans un
pays démocratique et paisible comme le nôtre;
•appellent à une gouvernance responsable et respectueuse de l’humain pour
le bien de chaque Béninois et de chaque Béninoise;
•exigent la libération de Monsieur Steve AMOUSSOU au regard des
conditions de son arrestation.
Après des décennies de luttes et de vie démocratiques avérées, de respect
des libertés et droits individuels et de bon vivre ensemble grâce aux institutions
républicaines dont nos forces de défense et de sécurité publique, il est
inadmissible qu’un régime saccage notre héritage et couvre de ridicule toute la
nation.
Notre peuple a payé le prix fort pour jouir en paix de ses libertés.
En tout état de cause, les centrales et confédérations se réservent le droit
de déclencher en temps opportuns des actions pour arrêter tous les dénis de
droit au Bénin.
Vive les Centrales et Confédérations syndicales!

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