C’est désormais officiel. Les six députés démissionnaires du parti d’opposition Les Démocrates ont franchi une nouvelle étape dans leur repositionnement politique. Dans l’après-midi de ce jeudi 13 novembre, ils ont été reçus en conclave au siège du Bloc Républicain (BR) à Cotonou par deux ténors de la mouvance présidentielle : Abdoulaye Bio Tchané, président du BR, et Joseph Djogbénou, président de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R).

Une rencontre stratégique dans le sillage de la main tendue présidentielle

Les élus démissionnaires — Adjovi Chantal, Do-Rego Léansou, Joël Godonou, Denise Hounmenou, Constant Nahum et Patrick Djivo — ont entamé les discussions officielles visant leur intégration dans l’un ou l’autre des deux grands partis de la majorité. Cette démarche intervient quelques jours après la sortie médiatique du président Patrice Talon, qui a appelé à une dynamique d’apaisement politique, de réconciliation nationale et de dépassement des clivages partisans.

C’est dans ce contexte que se situe ce conclave, perçu comme une première matérialisation de l’appel du chef de l’État.

Patrick Djivo : « Nous partons sur de bons pieds »

Désigné porte-parole du groupe, Patrick Djivo a confié à la presse que la rencontre visait avant tout à poser les fondations d’une collaboration durable avec la mouvance présidentielle. « Nous avons eu une séance très enrichissante, parce qu’il faut établir le préalable en toute chose. C’est pour le préalable que nous sommes venus et je crois que ça s’est bien passé. Nous partons sur de bons pieds », a déclaré l’ancien député LD.

Selon des sources proches du dossier, les échanges auraient permis d’aborder les conditions politiques, organisationnelles et stratégiques d’une future adhésion, dans un climat jugé constructif et ouvert.

Vers une recomposition politique majeure ?

Cette démarche des six démissionnaires — un épisode particulièrement observé dans le paysage politique — pourrait ouvrir la voie à une reconfiguration des forces au sein du Parlement, et au-delà, dans les rapports de force nationaux. Leur probable intégration au BR ou à l’UP-R renforcerait mécaniquement la majorité parlementaire, tout en affaiblissant davantage le parti Les Démocrates, déjà confronté à plusieurs tensions internes.

La suite dépendra des conclusions des prochaines étapes du processus d’intégration, mais une chose est sûre : le mouvement enclenché ce 13 novembre constitue un tournant significatif dans la dynamique politique nationale.