Le Bloc de la Troisième Voix, récemment créé, suscite un intérêt croissant à l’approche des élections générales de 2026. Mais derrière les discours ambitieux, certaines voix s’élèvent : elles dénoncent l’orgueil et l’arrogance de certains de ses membres, et pointent des fragilités dans l’organisation interne.
Une alternative politique forte… sur le papier
Lancé officiellement en juillet 2025 à Cotonou, le bloc se veut un nouveau pôle politique, loin de la bipolarisation habituelle entre les principaux partis du pays.
Parmi ses piliers : la Nouvelle Force Nationale (NFN), le Parti Populaire Panafricain (PPP), l’Union Nationale Patriotique (UNP) et d’autres mouvements de la jeunesse et de la diaspora.
Le Bloc affiche des objectifs ambitieux : justice sociale, bonne gouvernance, souveraineté nationale, réforme institutionnelle profonde.
Il se donne pour mission de rassembler une “majorité silencieuse”, de porter une vision panafricaniste et de proposer une offre politique véritablement alternative.
Des difficultés internes et des critiques
Malgré cette ambition politique, des observateurs notent des tensions importantes au sein du Bloc. Certains parlent d’un orgueil de certains membres qui compliquerait la prise de décisions collectives, et d’un manque de cohésion autour des objectifs stratégiques.
L’absence d’un duo présidentiel clair pour les élections présidentielles, le non-dépôt de dossiers pour les communales, ou encore le silence prolongé face aux événements politiques récents sont autant d’éléments qui interrogent. Beaucoup craignent que le bloc ne parvienne pas à traduire sa “voix alternative” en une force électorale crédible.
Une dynamique locale activée
Malgré tout, le Bloc ne reste pas inactif. À Sèmè-Podji, une coordination locale vient d’être officiellement installée dans la 19ᵉ circonscription électorale.
Cette structure locale, portée par des représentants des partis membres, vise à mobiliser la jeunesse et à ancrer solidement le bloc sur le terrain en vue des législatives.
Selon les responsables de cette coordination, le but est de “porter la voix des sans-voix” et de proposer une nouvelle politique de développement axée notamment sur l’agriculture et la participation citoyenne.
Un renfort de poids : l’adhésion d’Elvis Abou
Le 27 septembre 2025, Dr Elvis Abou, président du mouvement En Mission pour le Bénin (MPB), a rejoint le Bloc.
Sa venue est perçue comme un renforcement stratégique : il affirme partager les idéaux du bloc (justice, responsabilité républicaine, changement), et assure que le MPB participera aux prochaines élections législatives, communales et présidentielles avec le Bloc.
Des attentes en suspens
Pour beaucoup, l’enjeu est double : prouver que cette coalition peut être une alternative structurée et crédible, mais aussi démontrer qu’elle peut surmonter ses divisions internes.
Ce que l’on peut souhaiter, c’est que le Bloc transforme ses actes en réalités : qu’il passe de “bloc de la parole” à “bloc de l’action”, avec des structures solides, une direction clarifiée, et une stratégie électorale cohérente.





