L’ex coordonnateur national du mouvement OB26, Hosée Houngnibo, est à nouveau au centre d’une tourmente judiciaire. Le 24 novembre 2025, lors de son passage devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), le ministère public a requis 24 mois de prison, dont 12 mois fermes, assortis d’une amende de 500 000 FCFA. Il lui est reproché des actes de dénonciation calomnieuse visant le régisseur de la maison d’arrêt de Ouidah.
Les accusations : propos mensongers et harcèlement électronique
Selon le parquet, Hosée Houngnibo aurait relayé dans certains médias — notamment via deux organes de presse dont Bénin News — des déclarations accusant l’administration pénitentiaire de l’avoir placé dans des conditions de détention « extrêmement difficiles » à Ouidah, évoquant maltraitances et traitements dégradants.
Des accusations que le ministère public qualifie de totalement infondées, estimant qu’elles portent gravement atteinte à l’honneur et à la réputation du régisseur concerné.
En plus des faits de dénonciation calomnieuse, Houngnibo fait également l’objet de poursuites pour harcèlement par voie électronique, un élément qui complexifie davantage le dossier.
Un antécédent judiciaire non négligeable
L’affaire actuelle n’est pas la première confrontation du responsable d’OB26 avec la justice béninoise. En janvier 2025, il avait déjà été condamné à verser 5 millions de FCFA pour des faits de harcèlement électronique liés à des publications de son mouvement, réputé proche d’Olivier Boko, ex-bras droit du président Patrice Talon.
Dans le cadre du dossier en cours, Hosée Houngnibo est placé en détention depuis le 27 janvier 2025, en attendant le verdict final.
La défense plaide la relaxe et pointe l’absence de preuves
Face à l’accusation, la défense n’a pas ménagé ses arguments. L’avocat de Houngnibo affirme que son client n’a jamais demandé la publication des propos incriminés. Il soutient que Houngnibo s’était confié de manière privée à un tiers, et que c’est la presse indépendante qui a relayé les informations, sans instruction de sa part.
La défense note également que le plaignant, en l’occurrence le régisseur de la prison, n’a apporté aucune preuve matérielle démontrant la véracité des faits reprochés. Estimant que l’accusation repose sur des éléments « fragiles », elle a demandé la relaxe pure et simple, ou à défaut, la relaxation au bénéfice du doute.
Des zones d’ombre dans la procédure
Plusieurs observateurs ont relevé des points d’ombre au cours de l’audience. Le plus notable demeure l’absence du régisseur plaignant, dont la comparution aurait, selon le ministère public lui-même, permis d’éclairer davantage la Cour sur les motivations et les faits allégués.
Une absence qui suscite interrogations et spéculations.
Par ailleurs, la demande de mise en liberté provisoire formulée par l’avocat de l’accusé a été rejetée. La CRIET a estimé que les charges évoquées justifient son maintien en détention.
Un verdict attendu le 22 décembre
À l’issue des débats, le juge a annoncé que le verdict sera rendu le 22 décembre 2025, date à laquelle la CRIET tranchera sur la culpabilité ou non de Hosée Houngnibo.
Une affaire qui dépasse le cadre judiciaire
Au-delà des accusations proprement dites, l’affaire revêt une portée politique non négligeable. Hosée Houngnibo est connu comme un proche d’Olivier Boko, figure influente et ancien collaborateur du chef de l’État. Cette proximité alimente les commentaires de certains analystes, qui voient dans cette nouvelle procédure une possible pression ciblée sur les soutiens de l’homme d’affaires.
Les dénégations fermes de l’accusé
Face à la Cour, Hosée Houngnibo a rejeté catégoriquement les accusations portées contre lui.
« Je n’ai pas fait de dénonciation calomnieuse contre quelqu’un, monsieur le président », a-t-il déclaré, soutenant que ses propos relevaient davantage du récit personnel que d’une intention de nuire.





