Une vive tempête politique secoue la coordination communale de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) à Ouidah. En cause, une affaire de modification unilatérale de la liste électorale du parti, imputée à un élu de la majorité. L’acte, jugé grave par plusieurs responsables, est assimilé à une haute trahison au sein de la formation présidentielle.
Selon plusieurs sources internes, tout serait parti d’une séance de travail du comité d’appui communal chargé de la validation de la liste des candidats de l’UP-R pour les prochaines élections locales. La rencontre, présidée par l’élu concerné, s’est tenue à Ouidah en présence du premier adjoint au maire, Gnida René, de la deuxième adjointe Sabine Fourn, du suppléant du député Donhouédé Patrick, de l’ancien directeur de cabinet du maire Alexis Quenum et du conseiller communal Monkoun Simon.
À l’issue des échanges, une liste consensuelle avait été arrêtée et signée par l’ensemble des membres, y compris le président de séance. L’accord semblait total… jusqu’à ce qu’un retournement de situation vienne tout remettre en cause.
Une réunion secrète à Pahou
À la veille du dépôt officiel du rapport, l’élu mis en cause aurait, selon plusieurs témoignages, convoqué une réunion restreinte à Pahou, à l’insu de la majorité des membres du comité. C’est lors de cette séance, tenue dans la plus grande discrétion, que des changements majeurs auraient été opérés : retrait de certains noms, permutations de positions et élaboration d’une nouvelle liste parallèle, distincte de celle adoptée à Ouidah.
La version ainsi modifiée aurait ensuite été transmise aux instances nationales du parti et au chef de l’État, sans l’aval du comité communal. Une démarche qui a aussitôt suscité la colère de plusieurs responsables locaux, estimant que cette manœuvre trahit le consensus et fragilise la cohésion interne.
La coordination communale en état d’alerte
Face à la gravité des faits reprochés, la coordination communale de l’UP-R à Ouidah a convoqué une séance de crise pour tirer les leçons de cette dérive. L’élu indexé n’aurait pas pris part à la rencontre, malgré la convocation officielle.
En son absence, la coordination a longuement délibéré et décidé de proposer des sanctions disciplinaires à l’encontre de l’intéressé et de tous les acteurs impliqués dans cette affaire qualifiée de haute trahison et d’abus de confiance.
Cette crise interne, inédite à Ouidah depuis la création de l’UP-R, met en lumière les tensions grandissantes autour de la gestion des candidatures locales et des rivalités de leadership. À quelques mois des élections, cette affaire risque d’entamer davantage la cohésion du parti dans une commune considérée comme un bastion stratégique de la mouvance présidentielle.





