Face à une dégradation rapide de la situation sécuritaire au Mali, l’ambassade des États-Unis à Bamako a lancé, mardi, un appel pressant à tous ses citoyens présents sur le territoire malien : quitter le pays sans délai, en privilégiant les vols commerciaux encore disponibles.
Les raisons de l’alerte américaine
Dans un communiqué rendu public, la représentation diplomatique américaine explique que sa décision est motivée par plusieurs facteurs inquiétants qui rendent la situation de plus en plus instable.
Blocage de l’approvisionnement en carburant : des groupes djihadistes, notamment le Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, ont instauré un blocus sur les routes empruntées par les camions-citernes, perturbant gravement la distribution du carburant à travers le pays.
Perturbation des services de base : cette crise énergétique a provoqué une pénurie généralisée d’essence et de diesel, entraînant la fermeture d’écoles, d’universités et de nombreux services publics.
Risque terroriste croissant : l’ambassade évoque une imprévisibilité sécuritaire autour de Bamako, dans un contexte de conflit armé persistant entre les forces gouvernementales et les groupes extrémistes actifs dans plusieurs régions.
Limites de l’assistance consulaire : l’ambassade prévient qu’elle n’est plus en mesure d’assurer des services d’urgence en dehors de la capitale, en raison des restrictions de déplacement et de l’insécurité.
Recommandations aux ressortissants américains
L’ambassade recommande à ses ressortissants de quitter le Mali par voie aérienne, précisant que « les routes terrestres vers les pays voisins peuvent ne pas être sûres » à cause des attaques terroristes fréquentes sur les axes routiers.
Pour ceux qui décideraient de rester, la mission diplomatique conseille d’élaborer un plan d’urgence ou de confinement (“shelter in place”) en cas d’aggravation de la situation. Elle invite également les ressortissants américains à faire preuve de vigilance, de discrétion, à éviter les rassemblements et manifestations, à garder leurs documents de voyage à portée de main et à maintenir des moyens de communication fiables.
Un contexte particulièrement tendu
Cette alerte intervient alors que le blocus du carburant par les groupes armés plonge Bamako et plusieurs villes du pays dans une crise sans précédent. Les transports publics sont fortement perturbés, les files d’attente s’allongent devant les stations-service, et la vie économique tourne au ralenti.
Des analystes estiment que ces attaques coordonnées visent à affaiblir davantage l’État malien et à isoler certaines zones stratégiques, mettant ainsi le gouvernement de transition sous pression.
Réaction internationale
Les États-Unis ne sont pas les seuls à avoir pris de telles mesures. L’Italie a également exhorté ses ressortissants à quitter le Mali “dans les plus brefs délais”, invoquant les mêmes raisons liées à la crise énergétique et aux menaces sécuritaires persistantes.
Une situation critique
Cet avertissement de l’ambassade américaine témoigne de la gravité et de l’imprévisibilité de la situation au Mali. Entre blocus économique, risques terroristes et affaiblissement de l’appareil d’État, les conditions de vie se dégradent rapidement.
L’appel au départ immédiat traduit la conviction des autorités américaines que le pays traverse une phase critique, où rester constitue un risque majeur, tandis que partir tant que les vols commerciaux sont encore disponibles apparaît comme la seule option sûre.

 
				 
			


 
                                
                             
 
		 
		 
		 
		 
		
 
		 
		 
		