Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), le Regroupement des Promoteurs et Professionnels des Médias Digitaux du Bénin (REPROMED-Bénin), en partenariat avec l’Institut National de la Femme (INF) et avec le soutien du Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, a organisé ce jeudi 11 décembre un atelier de formation dédié aux journalistes digitaux. Placée sous le thème « Médias numériques, éthique et lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) : renforcer les capacités pour mieux sensibiliser », cette rencontre vise à améliorer la qualité du traitement médiatique des questions liées au genre et à promouvoir une communication plus responsable.



Renforcer les compétences pour un numérique plus protecteur
L’atelier ambitionne de doter les professionnels du numérique des outils nécessaires pour traiter avec rigueur, sensibilité et éthique les sujets relatifs aux violences faites aux femmes et aux filles.
Présente à l’ouverture des travaux, la Secrétaire exécutive de l’INF, Flore Djinou, a salué l’engagement du REPROMED-Bénin et rappelé le rôle stratégique des médias numériques dans la prévention des violences. « À l’heure où le numérique occupe une place centrale dans la production et la diffusion de l’information, il est essentiel que les acteurs de ce secteur soient outillés, non seulement pour informer, mais aussi pour protéger, prévenir et sensibiliser », a-t-elle déclaré.
L’INF a présenté un module complet sur les trois piliers juridiques encadrant les droits des femmes et des filles au Bénin :
la loi portant répression des infractions commises à raison du sexe ;
la loi sur la santé sexuelle et reproductive ;
le Code des personnes et de la famille.
Pour Mme Djinou, la maîtrise de ces textes constitue « un outil essentiel » pour les journalistes digitaux dont les productions influencent quotidiennement les perceptions sociales et les débats publics.
Une formation articulée entre théorie et pratique
Une trentaine de journalistes digitaux ont pris part à cette première session.
La matinée a été marquée par les exposés juridiques de l’INF. L’après-midi, plus pratique, a permis aux participants de s’exercer à la conception de contenus numériques éthiques, responsables et adaptés à la sensibilisation contre les VBG.

Insistant sur la responsabilité des médias numériques dans la protection des populations, Flore Djinou a évoqué la nécessité de « sécuriser l’espace numérique » : « En renforçant vos capacités, nous renforçons aussi la capacité de notre pays à prévenir la désinformation, à dénoncer les abus et à créer un environnement médiatique plus éthique et protecteur. »
Elle a invité les journalistes à intégrer durablement ces acquis dans leur pratique professionnelle, rappelant que la durabilité du changement dépend aussi de la qualité et de l’intégrité des informations diffusées.
Les médias, des acteurs clés de la prévention
Pour Lorys Hounon, président du REPROMED-Bénin, le thème de cet atelier répond à un besoin urgent. « Dans notre pays comme partout ailleurs, les violences basées sur le genre continuent de briser des vies, de détruire des familles et de compromettre l’avenir de milliers de femmes, d’hommes, de filles et de garçons. (…) Le traitement médiatique, la qualité de l’information, la précision des mots et surtout le choix des images ont un impact direct sur la perception du public des VBG. »
Il a insisté sur la responsabilité sociale des journalistes digitaux et sur leur capacité à influencer les mentalités, pour le pire comme pour le meilleur.
« Un journaliste bien formé peut changer les mentalités, protéger, sensibiliser et prévenir », a-t-il souligné.
Une initiative appelée à s’étendre en 2026
Ce premier atelier constitue le lancement d’un programme plus ambitieux conduit par le REPROMED-Bénin et ses partenaires. Deux autres sessions sont d’ores et déjà prévues en 2026, avec pour objectif de former 75 journalistes digitaux supplémentaires.
Ces futures formations permettront d’étendre l’impact de l’initiative aux autres régions du pays et de renforcer la couverture médiatique éthique des violences basées sur le genre.





