Depuis plus de deux ans, Gabriel Laurex Ajavon, ancien candidat à la présidentielle de 2016 et vice-président du parti La Flamme Renouvelée, croupit dans une prison de Lomé, sans jugement. Cet homme d’affaires, connu pour sa contribution à la libéralisation du secteur des terminaux mobiles sous le régime de feu le général Mathieu Kérékou, semble avoir été oublié par ses pairs de l’opposition. Cette situation soulève des interrogations sur la cohérence et l’unité de la lutte de l’opposition béninoise.
Dans une lettre ouverte adressée au président Patrice Talon depuis sa cellule, Gabriel Ajavon raconte les circonstances de son arrestation. Il affirme que ses ennuis ont commencé après son appel à voter pour l’opposition lors des législatives de janvier 2023. Selon lui, une convocation lui a été déposée le 24 janvier 2023, lui demandant de se présenter le 25 janvier à la Brigade économique et financière (BEF). Cependant, dès le 24 janvier, Interpol Bénin aurait demandé à son homologue togolais de l’interpeller, ce qu’il considère comme une atteinte à ses droits. Il précise également que les accusations portées contre lui relèvent d’un différend commercial et non d’une infraction pénale.

Cette situation contraste avec la mobilisation de l’opposition pour la libération d’autres personnalités politiques, telles que Reckya Madougou, Valentin Djènontin, Joël Aïvo, et d’autres figures en exil. Le parti Les Démocrates, dont Gabriel Ajavon est proche, a même proposé une loi d’amnistie pour les détenus politiques, mais cette proposition est restée sans suite.

Cette absence de solidarité envers Gabriel Ajavon soulève des questions sur l’unité de l’opposition béninoise. Si l’objectif est de parvenir à une alternance démocratique en 2026, il est essentiel que l’opposition fasse preuve de cohésion et de solidarité envers tous ses membres, sans distinction. La devise « Tous pour un et un pour tous » devrait être le principe fondamental de cette lutte.

La situation de Gabriel Ajavon met en lumière les défis auxquels l’opposition béninoise est confrontée. Pour espérer un changement politique significatif en 2026, il est impératif que l’opposition fasse preuve d’unité et de solidarité envers tous ses membres, afin de renforcer sa légitimité et son efficacité.