Rien de nouveau ne semble émerger pour améliorer les conditions d’existence des entreprises de presse. Le secteur est en souffrance, à la limite de l’asphyxie. C’est d’ailleurs un secret de polichinelle que la presse béninoise est prise dans un engrenage de précarité chronique qui dure depuis des décennies. Une situation alimentée par un manque manifeste de volonté politique d’instaurer une fiscalité adaptée aux réalités spécifiques de la presse.
Le recul des revenus publicitaires et la baisse constante des tirages aggravent une situation déjà critique, surtout dans la presse écrite. Ce contexte devrait pourtant alerter les autorités publiques, compte tenu du rôle essentiel que jouent les médias dans toute société démocratique.
En effet, les entreprises de presse ne sont pas de simples structures commerciales. Elles assurent des missions fondamentales d’information, de formation et de construction de la conscience civique. Elles contribuent à l’équilibre démocratique, à la transparence de la vie publique et au développement social. C’est précisément pour cette raison qu’elles méritent un traitement fiscal spécifique.
Mettre en place une fiscalité spéciale pour les entreprises de presse – à travers des exonérations, des abattements, des réductions ou même des annulations d’impôts et de taxes – ne serait pas un privilège, mais un acte stratégique. Ce geste permettrait de poser les bases d’un nouveau modèle économique, plus viable et prospère, pour un secteur aujourd’hui moribond.
Une telle réforme favoriserait un exercice plus serein du métier de journaliste, avec à la clé des rémunérations plus dignes et une amélioration des conditions de travail. Cela aurait un impact direct sur la qualité de l’information produite, sur la motivation des professionnels et sur la survie des structures médiatiques.
Il est donc urgent de considérer l’instauration d’un régime fiscal particulier pour les médias comme une priorité et non comme une option secondaire. Toute réforme en dehors de cette mesure centrale risquerait de n’être qu’un palliatif inefficace, voire un leurre, qui ne ferait qu’aggraver les difficultés actuelles du secteur.
Le salut de la presse passe donc par une volonté politique forte et une refonte fiscale en profondeur. À défaut, ce sont les bonnes initiatives, pourtant nécessaires à la vitalité démocratique, qui continueront de mourir à petit feu.

 
			


 
                                
                             
 
		 
		 
		 
		 
		
 
		 
		 
		