Dans le cadre du vaste programme « Réécriture de l’histoire du Bénin », initié par l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin, l’Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénieries et Mathématiques (UNSTIM) de Sogbo-Aliho à Abomey a accueilli une étape clé du projet ce mercredi 3 septembre. Ce programme de portée nationale a pour objectif de revisiter, réinterpréter et transmettre l’histoire béninoise sous un angle nouveau, plus fidèle aux faits historiques.
Une mobilisation exemplaire dans le département du Zou
Après une étape réussie au lycée des jeunes filles de Natitingou le 1er septembre, c’était au tour du département du Zou d’accueillir une conférence-débat de haut niveau autour du thème : « Histoire nationale et les événements ayant conduit au massacre de Thiaroye 44 ».
L’événement a rassemblé un public engagé, composé notamment d’enseignants d’histoire et de géographie des classes de troisième et terminale issus des lycées et collèges du Zou et des localités voisines. Cette forte mobilisation a été rendue possible grâce à l’implication remarquable du Docteur Ghislain AHOKPOSSI, directeur départemental de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle, qui a salué dès l’ouverture de la séance l’importance de cette initiative.
Un contenu riche et un encadrement académique prestigieux
La conférence a été co-animée par deux figures éminentes du monde universitaire : le Professeur Bio Bigou Léon BANI, géographe humain à la retraite, ancien vice-président de l’Assemblée nationale, et Gabin DJIMASSE, historien-chercheur. L’animation intellectuelle a été soutenue par des projections audiovisuelles documentées, offrant aux participants une immersion complète dans l’histoire tragique du massacre de Thiaroye en 1944, souvent absente des manuels scolaires béninois.
Au-delà du simple rappel des faits, l’objectif est de renforcer les capacités des enseignants afin qu’ils puissent transmettre une histoire nationale plus complète, critique et contextualisée. En cela, le programme entend participer à la construction d’une jeunesse patriote, mieux informée, et apte à assumer les responsabilités de demain.
Une étape marquante dans un processus national ambitieux
Selon le Professeur Paulin Jésutin DOSSOU, enseignant titulaire du CAMES et pilier du programme, la mission ne fait que commencer. Après Abomey, la délégation se rendra à l’École Normale Supérieure de Porto-Novo ce vendredi 5 septembre, pour poursuivre ce travail de conscientisation historique auprès des enseignants du sud du pays.
Les échos de la conférence sont déjà très positifs. Richard ADANOU, enseignant participant, s’est dit « profondément enrichi par la qualité des échanges et la densité des informations historiques abordées ». Une réaction qui illustre bien l’intérêt et la nécessité de ce programme éducatif, au moment où le Bénin cherche à se réapproprier pleinement sa mémoire collective.