Adoptée à une large majorité lors de la plénière du vendredi 14 novembre 2025, prolongée jusqu’à ce samedi matin, la proposition de loi portant révision de la Constitution a recueilli 90 voix pour et 19 contre. Une décision qui continue d’alimenter débats et analyses au sein de la classe politique.
Parmi les 90 parlementaires ayant donné leur feu vert à cette réforme, la voix du député du Bloc Républicain (BR), Armand Gansè, élu dans la 23ᵉ circonscription électorale, se démarque par un plaidoyer catégorique en faveur d’une adaptation de la loi fondamentale « aux réalités du moment ».
« Aucune loi n’est éternelle » : Gansè plaide pour une réforme assumée
Pour le cheval cabré de la 23 ème circonscription électorale, la révision de la Constitution ne devrait pas être perçue comme une rupture ou une menace, mais comme un outil au service du développement et de la stabilité institutionnelle.
« Modifier la Constitution est une nécessité quand elle devient un frein au développement et au bon fonctionnement d’un pays. Aucune loi n’est éternelle. Notre Constitution n’est pas un texte sacré, et même les textes religieux ont connu des révisions », a déclaré Armand Gansè à la sortie de l’hémicycle.
Il regrette par ailleurs que le débat politique en Afrique francophone reste souvent obnubilé par la notion de « nouvelle République », qu’il juge dépassée et inadaptée aux enjeux contemporains.
« Dans les pays anglophones comme le Ghana, le Nigeria ou le Liberia, réviser la Constitution est une pratique courante qui n’entraîne pas de telles polémiques. On adapte les lois aux besoins du moment, sans y voir une remise en question de l’ordre établi », a-t-il insisté.
Prolongation des mandats : un choix stratégique et économique
L’un des points centraux de cette révision concerne l’allongement des mandats électifs de 5 à 7 ans. Une mesure largement commentée, que le député Gansè justifie par des impératifs économiques et opérationnels.
Selon lui, la multiplication des cycles électoraux représente une charge financière importante pour l’État, à un moment où le pays doit concentrer ses ressources sur les défis économiques prioritaires.
Pour Armand Gansè, un mandat plus long offrirait également aux dirigeants la stabilité nécessaire à la mise en œuvre de réformes ambitieuses et structurantes.
« Cela permet aux dirigeants de disposer de plus de temps pour mettre en œuvre leurs projets et servir efficacement la nation », explique-t-il.
« Une nouvelle ère » pour le pays
À ses yeux, le vote massif en faveur de la réforme constitue un signal politique fort.
« C’est fait ! Merci au peuple béninois et à tous les collègues qui ont compris que notre pays doit tourner la page pour une nouvelle ère, adaptée aux défis actuels », a conclu le député du BR, se félicitant de l’issue du scrutin.





