Quelques jours après le coup d’État manqué ayant visé les institutions de la République, le Colonel Dieudonné Tévoédjrè, Commandant de la Garde Républicaine, a livré un témoignage précis et saisissant sur le déroulement des événements. Sa déclaration éclaire les premières heures de cette nuit de tension où le pays a frôlé le chaos.
Selon le Commandant de la Garde Républicaine, l’opération a véritablement commencé à 2 h 10, lorsqu’il reçoit un appel du Général de corps d’armée Bertin Bada, Directeur du cabinet militaire du Président de la République. Celui-ci l’informe être victime d’une attaque armée à son domicile par des individus cagoulés. Un signal inquiétant, qui est rapidement suivi par un second appel, cette fois du Général Abou Issa, Chef d’État-major de l’Armée de Terre.
Face à ces éléments concordants, le Colonel Tévoédjrè dit avoir immédiatement compris qu’il ne s’agissait pas d’un acte isolé, mais bien d’une opération planifiée visant la sûreté de l’État. En sa qualité de Commandant de la Garde Républicaine, il déclenche sans délai l’alerte générale et mobilise son unité.
« Je me suis moi-même rendu sur le terrain afin de défendre la patrie », confie-t-il. Une décision qui s’avérera déterminante, car les événements s’enchaînent à une vitesse fulgurante.
Tôt dans la matinée, aux alentours de 5 h, les putschistes passent à une étape supérieure : l’attaque de la résidence du Président de la République. Le Colonel Tévoédjrè s’y trouve déjà, prêt à organiser la défense du lieu et du palais présidentiel. C’est alors que la « horde d’assaillants » lance son assaut.
Face à cette offensive, la Garde Républicaine organise la riposte. Le Commandant souligne que les assaillants ont été pris de court par l’intensité de la contre-attaque et la détermination des forces loyalistes, un élément qui aurait rapidement contribué à leur déroute.
Dans son récit, le Colonel Tévoédjrè révèle également un fait majeur : le Président de la République et son épouse étaient présents sur les lieux durant les affrontements. Il se dit particulièrement impressionné par « le courage du Chef de l’État », resté à ses côtés malgré les risques, refusant les appels répétés à se mettre à l’abri. Le Président aurait maintenu cette posture de sang-froid de 3 h du matin jusqu’à la fin des opérations, en soirée.
Cette déclaration du Commandant de la Garde Républicaine apporte un éclairage nouveau sur l’ampleur de l’attaque et sur la mobilisation des forces régulières pour préserver l’ordre républicain. Les enquêtes se poursuivent pour établir les responsabilités et identifier l’ensemble des protagonistes de cette entreprise déjouée.





