L’aube a été agitée ce matin dans le quartier populaire de Tokoin Solidarité, à Lomé. Le calme habituel des lieux a été brutalement interrompu par une opération militaire d’envergure. Plusieurs véhicules des forces spéciales, transportant des hommes lourdement armés et cagoulés, ont investi la résidence de Marguerite Gnakadè, ancienne ministre des Armées du Togo, désormais en rupture manifeste avec le régime du président Faure Gnassingbé.
Selon des sources sécuritaires, l’ex-ministre aurait été arrêtée sur des soupçons de tentative de coup d’État. Aucune information officielle n’a encore été rendue publique par les autorités togolaises, mais l’opération semble avoir été minutieusement préparée et exécutée sans résistance apparente.
Une arrestation spectaculaire
Les riverains décrivent une scène « surréaliste » digne d’un film d’action : arrivée soudaine de pick-ups militaires, déploiement rapide d’hommes armés, fermeture complète du périmètre et entrée dans la villa de l’ex-ministre en quelques minutes. Marguerite Gnakadè aurait été interpellée sans violence, puis immédiatement exfiltrée vers une destination inconnue.
Les autorités n’ont pour l’heure communiqué ni sur les charges précises ni sur le sort réservé à l’ancienne ministre.
Une figure clé tombée en disgrâce
Nommée ministre des Armées en octobre 2020, Marguerite Gnakadè fut la première femme à occuper ce poste stratégique dans l’histoire du Togo. Elle incarnait alors la volonté du régime de moderniser les forces de défense et de sécurité.
Mais ces dernières années, des tensions croissantes entre elle et l’entourage présidentiel ont été évoquées par des observateurs. Certains médias étrangers avaient même relayé des rumeurs sur son éloignement progressif des cercles du pouvoir et sur ses critiques présumées envers certaines orientations sécuritaires du régime.
Silence des autorités, inquiétude dans la capitale
Aucun communiqué officiel n’a encore été publié à l’heure où nous mettons sous presse. Les médias d’État sont restés silencieux sur l’affaire, tandis que les réseaux sociaux s’enflamment, partageant images, témoignages et théories autour de cette arrestation.
Dans un climat régional tendu — marqué par des transitions militaires et des contestations de pouvoir dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest — cette arrestation suscite de nombreuses interrogations : s’agit-il réellement d’une tentative de déstabilisation ou d’un règlement de comptes au sein du pouvoir ?
Appels à la transparence
Des voix commencent déjà à s’élever, tant au Togo qu’à l’international, pour demander la transparence sur les motifs de l’arrestation et le respect des droits fondamentaux de l’ancienne ministre. Certains acteurs politiques appellent à éviter toute instrumentalisation politique de la justice.
Pour l’heure, l’opinion nationale retient son souffle dans l’attente d’une déclaration officielle du gouvernement.