Violences basées sur le genre : Claudine Prudencio  appelle à une transformation profonde de la société

LA DIRECTION DE PUBLICATION
By
LA DIRECTION DE PUBLICATION
Claude Dieudonné ADJIKPA est une figure emblématique de la presse écrite béninoise. Journaliste chevronné et promoteur du journal Palabre au Quotidien et du site d’information palabreauquotidien.bj,...
33 Views
11 Min Read
11 Min Read

En ce 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, Mme Claudine Afiavi PRUDENCIO, Ministre Conseillère à la Santé auprès du Président de la République et ancienne Présidente de l’Institut National de la Femme, adresse un message empreint de sagesse, de mémoire et d’urgence aux femmes du Bénin, d’Afrique et du monde.

Une vision forte de la dignité humaine

Dans son allocution, Mme Prudencio rappelle, en tant que femme béninoise et africaine, que la destinée humaine ne peut se bâtir en niant ou en opprimant les femmes : « Quand le corps féminin est meurtri, c’est tout l’ordre du monde qui se fissure ; quand la parole d’une femme est étouffée, c’est la conscience collective qui se rétrécit. » Ce constat transcende les vies individuelles : les violences basées sur le genre ne sont pas de simples délits, mais des ruptures dans le tissu même de notre civilisation.

Elle souligne que ces violences mettent à l’épreuve non seulement la cohésion sociale, mais aussi les institutions : la vraie force d’un État se mesure à sa capacité à garantir « l’inviolabilité de chaque vie ». Ainsi, la lutte contre les violences envers les femmes devient un indicateur fondamental de la santé morale d’une société.

- Advertisement -

La rupture du silence comme acte de civilisation

Un des passages les plus puissants de son message est son insistance sur le silence : « Plus rien, aujourd’hui, ne peut prospérer sur ce silence. Ce silence n’est plus une vertu : c’est une frontière que nous brisons. »

Ce silence, historiquement imposé aux femmes, a été longtemps considéré comme une forme d’humilité ou de vertu. Mme Prudencio renverse cette idée : aujourd’hui, briser le silence, c’est poser les fondations d’un changement civilisationnel. En revendiquant la parole, les femmes ne cherchent pas seulement à se faire entendre : elles réclament un rôle actif et essentiel dans la construction de l’avenir.

Un appel à l’émancipation et à la souveraineté

À toutes les femmes, elle lance un message d’émancipation :

- Advertisement -

Vous n’êtes pas des victimes passives, mais l’architecture de l’avenir humain.

Votre voix n’est pas un luxe, mais un diapason pour réajuster la conscience collective.

Vos luttes ne sont pas de simples revendications, mais des actes fondateurs d’un monde juste.

- Advertisement -

Pour Mme Prudencio, la liberté des femmes doit cesser d’être conditionnée : ce n’est pas une faveur octroyée, mais un droit intrinsèque — la reconnaissance de leur souveraineté. Elle plaide pour un monde où le corps des filles et des femmes est respecté comme un sanctuaire, et où les institutions agissent non pas par inertie, mais comme des gardiens de dignité.

Plus qu’une campagne : un nouveau pacte social

Tandis que les 16 jours d’activisme marquent une période de mobilisation internationale (du 25 novembre au 10 décembre), Mme Prudencio appelle à plus qu’un simple engagement symbolique. Elle appelle à une transformation profonde :

libérer les femmes sans attendre la clémence des autres,

ériger des protections institutionnelles efficaces,

briser les tabous qui font obstacle à la solidarité et à la justice.

Elle exhorte les femmes à marcher pendant ces 16 jours comme dans un espace de vérité : que leurs paroles soient des actes politiques, que leurs mains tendues incarnent un engagement civilisationnel, que leur lutte pose des pierres dans l’édifice de la dignité humaine.

Un test moral pour l’humanité

En conclusion, Mme Prudencio alerte : la lutte contre les violences basées sur le genre n’est pas seulement l’affaire des femmes, mais un test moral pour l’humanité tout entière. Elle invite chacun — femmes, hommes, institutions — à assumer ce défi, non comme un slogan ponctuel, mais comme un engagement durable.

« Nous ne sommes pas venues dans l’histoire pour y chercher une place : nous y revendiquons notre rôle, notre lumière, notre héritage et notre avenir », déclare-t-elle avec force. Et elle promet : « Nous ne faillirons pas. »

Pourquoi ce message résonne

1. Une parole incarnée : Mme Prudencio n’est pas seulement une figure politique ; elle incarne l’expérience des femmes dans leurs combats, et sa parole porte un poids moral fort.

2. Ancrage historique et universel : elle relie la lutte pour les droits des femmes à des enjeux civilisationnels, rappelant que les violences de genre ne concernent pas une minorité, mais toute la société.

3. Appel à l’action collective : elle refuse que cette campagne soit purement symbolique ; elle en fait un moment de rupture, de construction d’un nouvel ordre social.

4. Vision optimiste et structurable : elle ne se limite pas à dénoncer, mais propose un horizon : la reconnaissance de la souveraineté des femmes, des institutions responsables, un avenir commun.

Le message de Mme Claudine Afiavi Prudencio est un vibrant appel à ne pas laisser les 16 jours d’activisme rester dans l’ombre du rituel : il faut qu’ils marquent le début d’un changement réel. Pour elle, briser le silence, c’est transformer notre civilisation. Et elle en appelle à toutes les femmes — mais aussi à tous les hommes et à toutes les institutions — pour participer à cette transformation.

Lire l’intégralité de son message

MESSAGE AUX FEMMES DU BÉNIN, AUX FEMMES D’AFRIQUE ET AUX FEMMES DU MONDE

À l’occasion du lancement des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre

En ce jour où s’ouvre la vaste respiration mondiale consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes, je voudrais, en tant que femme africaine, femme béninoise, et témoin engagée des luttes de nos sœurs, rappeler une vérité que l’histoire a parfois tenté d’étouffer : la destinée humaine ne se construit jamais contre les femmes sans se défaire d’elle-même. Lorsque le corps féminin est meurtri, c’est tout l’ordre du monde qui se fissure ; lorsque la parole d’une femme est étouffée, c’est la conscience collective qui se rétrécit.

Les violences basées sur le genre ne sont pas seulement des crimes individuels : ce sont des infractions contre la civilisation, des brèches ouvertes dans notre capacité à transmettre, à aimer, à faire société. Elles interrogent la place que nous accordons à la dignité humaine, mais aussi la cohérence de nos institutions, la portée réelle de nos valeurs, et le courage des États à assurer l’inviolabilité de chaque vie.

Dans toutes les sociétés, des plus anciennes aux plus contemporaines, les femmes ont porté la continuité du monde. Elles en ont porté la mémoire, les douleurs, les métamorphoses et les renaissances. Mais trop souvent, on leur a demandé d’assurer cette continuité en silence.
Or plus rien, aujourd’hui, ne peut prospérer sur ce silence.
Ce silence n’est plus une vertu : c’est une frontière que nous brisons.

À vous, femmes du Bénin, femmes d’Afrique, femmes du monde, je dis ceci :
vous n’êtes pas le segment vulnérable de l’humanité ; vous êtes l’architecture de son avenir.
Votre voix n’est pas un supplément d’âme ; elle est le diapason qui réajuste la conscience collective.
Vos combats ne sont pas des revendications conjoncturelles ; ils sont les actes fondateurs d’une humanité qui veut réellement se dire juste.

Il n’y a pas de paix nationale durable sans sécurité des femmes.
Il n’y a pas de prospérité sans intégrité physique et morale des filles.
Il n’y a pas de démocratie sans vérité autour de ce que vivent les corps féminins.

C’est pourquoi j’appelle, en ce premier jour des 16 jours d’activisme, à une transformation qui dépasse les campagnes, les slogans et les convenances diplomatiques. Je plaide pour un changement de civilisation :
• un monde où la liberté des femmes ne dépend plus de la magnanimité des autres, mais de la reconnaissance de leur souveraineté ;
• un monde où chaque fille comprend que son corps n’est pas un territoire à conquérir, mais un espace sacré qui ne tolère aucune profanation ;
• un monde où les institutions ne protègent pas les violences, même par omission, même par inertie, mais assument leur rôle de rempart.

Femmes du Bénin, femmes d’Afrique, femmes du monde,
marchons dans ces 16 jours comme on entre dans un espace de vérité.
Que chacune de nos paroles soit un acte politique.
Que chacune de nos mains tendues soit un engagement civilisationnel.
Que chacune de nos luttes soit une pierre posée dans l’édifice inviolable de la dignité humaine.

Nous ne sommes pas venues dans l’histoire pour y chercher une place : nous y revendiquons notre rôle, notre lumière, notre héritage et notre avenir.

Que ces 16 jours allument en chacune et en chacun la conscience que la lutte contre les violences basées sur le genre n’est pas un combat de femmes, mais un test moral pour l’humanité elle-même.

Et nous ne faillirons pas.

Mme Claudine Afiavi PRUDENCIO
Ministre Conseillère à la Santé auprès du Président de la République

Ancienne Présidente de l’Institut national de la Femme

Ancienne Ministre de l’Artisanat et du Tourisme

Ancienne Députée à l’Assemblée nationale, au Parlement Panafricain et à l’APF

LA UNE DU JOUR

Cliquez sur l’image pour télécharger le Pdf

Cliquez sur ces logos ci- dessous selon le système de votre téléphone 

pour installer notre application mobile 

*******************************

TAGGED:
Share This Article
Claude Dieudonné ADJIKPA est une figure emblématique de la presse écrite béninoise. Journaliste chevronné et promoteur du journal Palabre au Quotidien et du site d’information palabreauquotidien.bj, il s’impose comme une voix respectée dans le paysage médiatique national. Doté d’une passion inébranlable pour le journalisme, il fait ses premiers pas au journal Le Béninois, puis Le Béninois Libéré, où il se distingue rapidement par la rigueur de ses analyses et la pertinence de ses contributions aux débats sociopolitiques. Son parcours, marqué par le sérieux et la constance, lui vaut l’estime de ses pairs et du grand public. Visionnaire, Claude Dieudonné ADJIKPA fonde Palabre au Quotidien avec l’ambition claire de rapprocher l’actualité des citoyens. À travers ses publications variées, allant de la politique aux faits de société en passant par le sport, il contribue à éclairer l’opinion publique tout en défendant les valeurs fondamentales de la liberté de la presse. Reconnu pour son intégrité, son professionnalisme et son engagement indéfectible envers l'information juste et accessible, il s’affirme aujourd’hui comme l’un des piliers du journalisme béninois contemporain.