Après plusieurs années de bataille judiciaire très médiatisée, le verdict est tombé ce vendredi au tribunal de Cotonou. L’artiste Dada Gbeze et plusieurs autres prévenus ont été condamnés à 12 mois. six mois de prison ferme, et 6 mois assortis sursis, pour diffamation à l’encontre de Madame Juliette Gbaguidi, épouse Gbétie alias Beauté Ronde. Puisqu’ils n’étaient pas à l’audience ce vendredi, un mandat d’arrêt a été décerné contre eux.
Cette décision met un terme à une procédure entamée depuis plusieurs années dans laquelle la plaignante reprochait aux accusés d’avoir diffusé, à travers des chansons, des vidéos et des publications sur les réseaux sociaux, des propos jugés diffamatoires. ces propos ont porté atteinte à l’honneur et à la réputation de la victime, provoquant un préjudice moral considérable.
Une victoire symbolique pour Beauté Ronde
À la sortie du tribunal, Madame Juliette Gbaguidi n’a pas caché sa satisfaction. Dans une brève déclaration à la presse, elle a salué la justice béninoise pour, selon ses mots, « avoir dit le droit et rétabli la vérité ». « Je me sens soulagée aujourd’hui. Ce verdict rétablit ma dignité et celle de toutes les femmes dont la réputation a pu être salie par des propos injustes. »
La promotrice culturelle a également tenu à remercier ses avocats pour leur accompagnement et leur détermination tout au long du procès. Pour elle, cette condamnation est avant tout une victoire morale et symbolique, qui rappelle que la liberté d’expression ne saurait être un prétexte pour diffamer autrui.
Silence et incertitude du côté des condamnés
Les artistes condamnés sont restés discrets après l’annonce du verdict. Selon certaines sources proches du dossier, leurs conseils envisageraient de faire appel de la décision, estimant que certains éléments du dossier auraient été « mal interprétés ».
Ce jugement vient prolonger une série de décisions similaires dans cette affaire. En mars 2024 déjà, Gbèzé avait été condamné à douze mois de prison ferme pour des faits de diffamation à l’encontre de la même plaignante, dans un dossier connexe.
Enjeux et portée du verdict
Cette affaire relance le débat sur la frontière entre liberté d’expression et responsabilité individuelle au Bénin.
Liberté d’expression vs responsabilité : Le tribunal a rappelé que les artistes, en tant que figures publiques, ont un devoir d’exemplarité et ne peuvent se soustraire à la loi lorsqu’ils tiennent des propos diffamatoires.
Protection de la réputation : La décision est perçue comme un signal fort en faveur du respect de la dignité humaine et de la réputation des individus, même dans le champ artistique.
Impact sur le milieu culturel : Dans le monde musical béninois, cette condamnation fait figure d’avertissement ; elle montre que les différends entre artistes et promoteurs culturels peuvent trouver leur épilogue dans les prétoires plutôt que sur les réseaux sociaux.
Cette affaire, désormais close au premier degré, pourrait toutefois connaître un nouveau rebondissement en cas d’appel. En attendant, Beauté Ronde savoure une victoire judiciaire qu’elle juge « exemplaire » et « salutaire » pour la moralisation du milieu artistique béninois.





