Présidentielle 2026 au Bénin:  Gabriel Laurex Ajavon annonce sa candidature depuis Lomé

Claude Dieudonné ADJIKPA
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A moins de sept mois des élections générales d’avril 2026, le climat politique béninois se tend de plus en plus : contestation du nouveau code électoral, remise en cause de la légitimité des institutions, appels au retour à la Constitution de 1990… Le Bénin semble à la croisée des chemins.

Dans ce contexte tendu, une voix inattendue s’élève avec force : Gabriel Laurex Ajavon, homme d’affaires et militant politique, actuellement en détention préventive à Lomé (Togo), annonce officiellement sa candidature à l’élection présidentielle béninoise de 2026.

Un acte fort, lancé depuis une cellule, mais porté par une conviction assumée : le Bénin a besoin d’un sursaut démocratique.

⚖️ Détention prolongée, dossier contesté : une affaire politique ?

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Arrêté le 23 mai 2023 à Lomé pour une accusation d’escroquerie commerciale sans jugement ni condamnation à ce jour, Gabriel Ajavon demeure en détention sans procès, malgré l’absence de preuves irréfutables. En novembre 2024, un second chef d’inculpation pour blanchiment a été ajouté — 18 mois après l’arrestation, dans ce que ses soutiens dénoncent comme un montage politique visant à bloquer sa libération légale.

Selon l’article 113 du Code de procédure pénale togolais, un détenu peut obtenir la libération de droit après avoir purgé la moitié de la peine maximale encourue, s’il est primo-délinquant.
Dans le cas d’Ajavon, ce seuil sera atteint le 23 novembre 2025, sans qu’aucune décision judiciaire ne soit intervenue.

Par ailleurs, il n’est ni gérant ni directeur exécutif des sociétés mises en cause : il est actionnaire majoritaire et directeur commercial, des fonctions juridiquement distinctes. La justice togolaise, elle, semble ignorer volontairement cette nuance. ❓ À qui profite vraiment cette détention prolongée ?

Une candidature de rupture, un programme de refondation

Déjà, le 4 mars 2025, Gabriel Ajavon publiait depuis sa cellule une lettre ouverte à Patrice Talon, dénonçant l’impasse du système politique actuel. Il y formulait trois propositions centrales :

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  1. Retour à la Constitution de 1990, garante d’un multipartisme ouvert ;
  2. Abrogation du code électoral de 2019, jugé discriminatoire ;
  3. Ouverture à des candidatures indépendantes, hors du carcan partisan. « Le système partisan actuel est une impasse. Patrice Talon est arrivé au pouvoir sans parti. Pourquoi bloquer les autres ? »

Il ne se limite pas à la dénonciation. Il propose aussi :

Une cartographie publique et transparente des bureaux de vote ;

Une application numérique indépendante pour le dépouillement en temps réel ;

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Une grâce présidentielle ciblée pour les prisonniers politiques : « Pas d’amnistie, pas de conférence nationale. Mais une grâce. Vous gagnerez le pardon de la moitié des Béninois. »

Attaques frontales contre le pouvoir et l’opposition

Sans filtre, Ajavon critique aussi bien le régime actuel que l’opposition officielle :
« Lionel Zinsou est sorti de je ne sais où. Il a les logos, pas les militants. Wadagni, est-il plus béninois que les autres ? »
« Les Démocrates ? Torche à la main en plein jour, ils cherchent encore un candidat crédible. »

Pour lui, la classe politique actuelle est dépassée, souvent inféodée à des intérêts extérieurs, et coupée du peuple.
« Le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache. »

Une déclaration solennelle, entre histoire et patriotisme

Dans un message vibrant, Gabriel Laurex Ajavon convoque l’histoire et les symboles :
. « Je suis Gabriel Laurex Ayivi Ajavon, arrière-petit-fils de Tatagan Ayité Ajavon, celui qui installa le roi Guézo sur le trône, celui qui offrit le canon du musée d’Abomey au roi Glèlè. »
« Ils diront que je suis Togolais. Ils ne connaissent pas l’histoire de leur pays. »
« Je prends à témoin : l’eau, le feu, l’air et la terre. Nous aurons la VICTOIRE. Les ennemis de la nation fuiront. La victoire sans la mort. Nous vaincrons. »

Un homme seul, mais une mobilisation croissante

Malgré sa détention, la voix d’Ajavon commence à porter, en particulier chez :

Les jeunes en quête d’alternative,

Les militants déçus des partis traditionnels,

La diaspora béninoise, très mobilisée.

Sa déclaration de candidature, malgré les pressions et les entraves, devient un acte politique de rupture :« Je serai candidat en 2026. Qu’ils me laissent libre ou non, ma voix portera. Et les Béninois décideront. »

Une candidature symbolique, un test pour la démocratie

La candidature de Gabriel Laurex Ajavon pose désormais une série de questions cruciales :

Sur la légalité de sa détention prolongée au Togo,

Sur l’inclusivité du processus électoral au Bénin,

Et sur la vitalité démocratique du pays face à l’exclusion politique.

Qu’on l’appuie ou qu’on le critique, une chose est sûre : il faudra désormais compter avec lui dans le débat présidentiel de 2026.

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