À ce moment crucial des positionnements sur les listes en vue des élections législatives de 2026, l’atmosphère est électrique au sein de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) dans la 10ᵉ circonscription électorale. Ce qui devait être un moment de cohésion et de relance politique s’est transformé en crise interne ouverte, alimentée par la gestion jugée solitaire et autoritaire.
Accusé par de nombreux militants de diviser le parti et de saper l’unité prônée par le président Joseph Djogbénou, ce dernier semble renouer avec les mêmes pratiques contestées qui avaient déjà coûté cher à l’UPR en 2023.
Réunion de Savè : une mascarade politique
Le samedi 1er novembre 2025, à Savè, une réunion censée offrir un débat démocratique sur le positionnement des candidats aux législatives aurait, selon ce que nous apprenons a tourné à la farce politique.
Les militants, venus nombreux pour participer à une discussion ouverte, ont découvert avec stupéfaction que les dés étaient déjà jetés.
Mais cette fois, la base n’a pas cédé. Les militants ont démasqué et rejeté le plan, dénonçant une trahison des principes internes du parti. Résultat : une fracture profonde entre la coordination locale et les structures de base, dans un climat d’exaspération croissante.
Le retour des vieilles méthodes
Pour les militants, l’histoire se répète. En 2023, la même approche autoritaire et fermée avait mené le parti à une déroute mémorable : aucune des trois mairies de la circonscription — Glazoué, Savè et Ouèssè — n’avait été remportée.
Ce revers, au lieu d’inspirer une autocritique, semble avoir été ignoré. Le superviseur persiste dans les mêmes travers, court-circuitant le travail collectif et imposant ses choix personnels.
Le processus de désignation des candidats pour les communales de janvier 2026 en offre une nouvelle illustration. Un comité de travail inclusif, mis en place pour identifier les profils les plus compétents, avait conduit un exercice salué par la base.
Mais ce travail a été balayé d’un revers de main : selon plusieurs témoignages, quelqu’un aurait remplacé les résultats du consensus par une liste taillée sur mesure, privilégiant ses anciens alliés et écartant les figures indépendantes.
Colère et désillusion dans les communes
Cette dérive a provoqué une onde de choc dans plusieurs localités, notamment à Kpakpaza, Glazoué-centre, Savè et Ouèssè. Les militants parlent de “confiscation du processus démocratique” et de violation flagrante des principes de mérite, d’équité et de transparence censés régir la vie interne du parti.
Pour eux, l’UPR est en train de se dénaturer, remplacée par un système de favoritisme et de règlements de comptes. Beaucoup redoutent que les tensions locales ne se transforment bientôt en rupture ouverte, affaiblissant dangereusement le parti à la veille d’échéances décisives.
La base interpelle Joseph Djogbénou
Devant cette dérive, les militants se tournent vers le président Joseph Djogbénou, qu’ils appellent à agir sans délai.
Ils exigent un retour à la discipline, à la transparence et à l’écoute de la base.
> « L’UPR ne peut pas être la propriété d’un individu »,
martèlent plusieurs responsables communaux, qui préviennent que le silence du sommet serait perçu comme une complicité tacite.
Une circonscription stratégique en péril
La 10ᵉ circonscription électorale, qui regroupe Glazoué, Savè et Ouèssè, demeure une zone stratégique pour l’UPR dans le centre du Bénin. Mais si rien n’est fait pour rétablir la confiance et restaurer la cohésion, elle pourrait bien devenir le symbole d’un nouvel échec politique annoncé.
Plusieurs militants de terrain en tirent déjà la leçon :
> « Si les mêmes pratiques se poursuivent, le scénario de 2023 se répétera, avec les mêmes conséquences, voire pire. »
Le message est clair : l’UPR a été avertie. À elle de choisir entre réforme et déclin.





